Toutes les traditions américaines sont-elles bonnes à prendre ?
On peut se poser la question quand on voit celle du Black Friday qui pousse les commerçants et la grande distribution à casser leurs prix le temps d’une journée, celle du dernier vendredi du mois de novembre.
Derrière la promesse séduisante de faire des économies, cette journée, voire plus -sur Paris ça a démarré dès mercredi ! – le Black Friday est surtout devenu un symbole de la surconsommation quand ce n’est pas du gaspillage : selon une étude UFC Que choisir, alors qu’en 2016 le Black Friday a généré en France plus de 735 millions d’euros de dépenses, les promotions n’ont en réalité fait bénéficier aux clients que 2 % de réduction en moyenne.
Une illusion qui n’est pas sans impact pour l’environnement puisque la surconsommation d’objets électroniques et de vêtements ne fait qu’accroître le nombre de déchets non recyclés, sans parler de la pollution générée par ces industries à qui on en demande toujours plus.
Sans parler non plus de ceux qui par addiction et/ou par désœuvrement, lié à la vieillesse, la dépendance, la solitude compensent en surconsommant.
Sans compter le gaspillage généré par les commandes que l’on peut faire via les plates formes électroniques sans parfois vraiment réfléchir à l’usage qu’on en aura et qui, lorsqu’on les retourne parce qu’on réalise qu’on en a pas besoin ou que ça ne correspond pas à ce qu’on en attendait, sont pour une part non négligeable même pas remis dans le circuit de vente tant il est considéré que ça coûte parfois plus cher de rouvrir les paquets pour vérifier le produit et de les reconditionner que de le balancer à la casse (sic !)
Heureusement, pour réguler cette boulimie de la consommation, qui participent au passage à la destruction de filières locales de production, de nombreuses associations et initiatives émergent et s’emploient à détourner le regard de la société vers une consommation plus responsable et durable, à l’image du Green Friday lancé en 2017 par l’association ENVIE, qui comme son nom l’indique propose d’inverser les codes de nos pratiques de consommation en y insufflant un peu plus d’éthique.
Soutenu entre autres par Envie, Altermundi, le Refer, Ethiquable, DreamAct et Emmaüs.
Les politiques ont leur part à prendre dans la fixation des caps et des trajectoires, dans la nécessité d’amorcer de nouveaux modes de production et de consommation, l’Etat dans la gouvernance de la transition écologique, énergétique. Les citoyen-ne-s également ne sont pas interdits de mettre la main à la pâte comme ils ont le droit de faire comme bon leur semble.
C’est le sens de cette initiative qui nous invite à réfléchir à nos modes de consommation, en valorisant particulièrement des initiatives responsables, à la portée de tous.
Le Green Friday se présente comme « une alternative à la consommation compulsive, aux achats non nécessaires dictés par la logique promotionnelle, sans culpabiliser les consommateurs mais en les responsabilisant et en faisant appel à leur libre arbitre d’acteurs-consommateurs. »
Dominique Lévèque est secrétaire général du PRé
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