L’usage du chlordécone aux Antilles est le « fruit d’un aveuglement collectif », dans lequel l’Etat « a sa part de responsabilité », avait déjà reconnu Emmanuel Macron. Le chlordécone,
répandu dans les bananeraies pour lutter contre un insecte ravageur, a été interdit aux Etats-Unis dès 1975, mais autorisé en France de 1972 à 1990, et même jusqu’en 1993 aux Antilles, où il
a bénéficié d’une dérogation.
95 % des Guadeloupéens et Guadeloupéennes et 92 % des Martiniquais et Martiniquaises sont aujourd’hui contaminés par le produit, perturbateur endocrinien qui a aussi des incidences sur le
développement des enfants exposés pendant la grossesse, avec une hausse des risques de prématurité notamment.
La commission a relevé les conséquences économiques, sociales et environnementales de cette pollution, car le chlordécone se retrouve aussi dans l’eau, certains légumes, viandes et poissons, entraînant des interdictions de cultiver certains produits et des interdictions de pêche.
Une série de mesures de réparations des préjudices économiques, notamment pour les filières de l’agriculture et de la pêche vont être étudiées.
En matière de réparation aux malades, la création d’un fonds d’indemnisation des victimes des produits phytopharmaceutiques, inscrite dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour 2020 récemment adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, apporte une première réponse, limitée cependant.
Face aux insuffisances des différents Plans Chlordécone lancés par l’Etat depuis 2008, le rapport prévoit des préconisations pour le 4e plan prévu en 2020.
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