« Ce drame illustre les thèses de la collapsologie, développées par Pablo Servigne, qui prévoit l’effondrement de notre civilisation »
Savez-vous que des tireurs d’élite vont abattre depuis des hélicoptères 10 000 dromadaires sauvages en Australie ? Alors que le pays est ravagé par les flammes et que plus d’un milliard d’animaux ont déjà été tués dans les incendies, on va maintenant délibérément ajouter des milliers de dromadaires à la catastrophe écologique en cours !
La raison avancée est la menace que constitue pour les populations ces animaux qui, du fait de la sécheresse, s’approchent des localités de l’intérieur du pays pour y trouver de l’eau.
Ce n’est que l’illustration la plus récente du drame que vit ce continent, qui chaque année en été, est la proie des flammes.
Cette année, c’est pire que tout. Déjà 24 morts dans ces incendies dantesques, l’équivalent de l’île d’Irlande ! 1 500 maisons ont été détruites et les 3 000 réservistes ont été appelés pour venir en aide aux populations déplacées dans des conditions totalement chaotiques.
Ce drame illustre les thèses de la collapsologie, développées par Pablo Servigne, qui prévoit l’effondrement de notre civilisation sous l’effet du changement climatique. On a vu l’effet domino de ces incendies sur les populations déplacées qui n’avaient plus d’eau, plus de nourriture, plus d’électricité et, par conséquent, n’avaient plus de moyens de communiquer, plus de portable, plus d’internet.
Le changement climatique détruit la biodiversité qui, en retour, empire les conditions climatiques ; les feux mettent en danger les infrastructures électriques et hydrauliques, indispensables pour lutter contre les incendies ! En Australie, comme en Sibérie, comme en Amazonie, la situation est encore plus catastrophique du fait de l’attitude des dirigeants : comme avec Poutine et avec Bolsonaro, le Premier ministre australien Scott Morrison défend bec et ongles le charbon et prône même un accroissement de son exportation.
D’ailleurs à la COP25 de Madrid, en décembre dernier, l’Australie était pointée du doigt comme l’un des pays ayant fait capoter les négociations climatiques. Il est de plus en plus critiqué par une part croissante de sa population, autant pour sa gestion des incendies que pour le peu de cas qu’il fait de l’environnement. Un des meilleurs écrivains australiens, Richard Flanagan, affirme dans le New York Times dans un texte au vitriol, que « L’Australie commet un suicide climatique ». Car l’écrivain ne limite pas les dommages pour son pays aux seuls feux de brousse. Il évoque aussi « la grande barrière de corail qui se meurt, les immenses forêts de varech qui disparaissent, les forêts tropicales qui brûlent, les nombreuses villes qui n’ont plus d’eau… ». Un début de fin du monde, mais tout continue comme si de rien n’était.
Jean-Marcel Bouguereau, éditorialiste à la République des Pyrénées depuis 1991 fut chercheur au centre d'anthropologie économique et social (de 1969 à 1974), journaliste, chef du service social, rédacteur en chef et enfin directeur adjoint de la rédaction de Libération (1974-1987), directeur de la rédaction de L’Evènement du Jeudi (1987-94), éditorialiste politique à la radio économique BFM (1987-95), rédacteur en chef du Nouvel Observateur (1997-2011).
Jean-Marcel Bouguereau est membre du l'Association Professionnelle des Chroniqueurs et Informateurs de la Gastronomie et du vin (APCIG).
Etudiant en sociologie et militant de l’UNEF (il y sera responsable du secteur International), il exerça sa plume et sa capacité
d’analyse en écrivant en mai 68 dans des journaux ronéotypés. Cofondateur du journal de Mai 68, ACTION, Jean-Marcel Bouguereau travaille par la suite aux Cahiers de mai qui traitent des grèves et des conflits ouvriers. Durant les années « Libé », dont il est l’un des pionniers, il couvre l'actualité allemande, le terrorisme allemand et italien, également comme envoyé spécial, l’actualité polonaise avec le surgissement de
Solidarnosc. Il représente dans le même temps son titre à la revue de presse de « Droit de réponse », la fameuse émission de
télévision de Michel Polac. Sur la sollicitation de Bernard Guetta nouveau directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, il quitte le Nouveau quotidien, un titre de la presse suisse, pour devenir rédacteur en chef de l’hebdomadaire. Il participe également sur France 2 à l'émission de Michèle Cotta Revue de presse. Mais en 1997, un grave accident de santé l’éloigne de la salle de rédaction pendant trois ans. Rétabli, il prendra notamment en charge les pages "La parole aux lecteurs" et l’animation d’un blog dédié aux
internautes.
Il lance aussi le portail gastronomique sur le site Internet du Nouvel Observateur, "Obsession".
Il a publié plusieurs ouvrages dont Les Dernières tribus - co-auteur avec Jean-Francis Held - (Flammarion, 1988), 22 Lycéens, Lettres à Jean-Marcel Bouguereau, Journaliste à
Libération (Aubier, 1992), Et si c'était bon, Eloge de la nouvelle "nouvelle cuisine" (Chiflet & Cie, 2006)
N.B : Ce billet a aussi été publié le 10 janvier 2020 sous forme d’édito dans La République des Pyrénées.
Écrire commentaire