Une semaine dernière vécue un peu comme un soulagement.
Si j’ai porté en 2016 la loi qui a autorisé l’expérimentation territoires zéro chômeur de longue durée, ce qui était déjà en combat en soi comme tenu des résistances de l’époque, c’était un véritable challenge que de continuer ce combat dans la société civile pour obtenir une deuxième loi qui étende l’expérimentation et ce d’autant plus avec un changement de majorité. J’ai alors quitté les mandats pour réinvestir la politique dans le bénévolat, décision parfois incomprise par le monde que je quittais. Je me rappelais de cette phrase que l’on m’avait dite à la fin de ma vie d’étudiant : quand on ne peut pas changer le monde il faut changer de monde.
Aux côtés de nombreuses associations de lutte contre la pauvreté dont bien entendu ATD Quart Monde à la source du projet avec Patrick Valentin que j’ai rencontré au début de mon mandat Député en 2012, de personnalités comme Louis Gallois et Michel de Virville, d’acteurs et d’élus locaux, de bénévoles, nous avons créé une association nationale fin 2016 que je préside bénévolement et dont Antonin Gregorio est le directeur général. C’est une médiation permanente compte tenu de la multiplicité des acteurs engagés.
Depuis, il n’y a pas une semaine où il a fallu se battre face aux institutions : création d’un comité de soutien parlementaires avec 218 membres de tous les groupes, lancement d’une pétition nationale, grand rassemblement des Invalides, nombreux déplacements dans les territoires voire à l’étranger comme à l’Université de Harvard pour essaimer le projet à l’international, grêve du chômage dans les territoires ... J’ai vu parfois, en tant qu’acteur de la société civile, comment certains acteurs institutionnels portent parfois en eux le mépris vis à vis des « ignorés » qu’ils appellent les « invisibles ».
Avec cette nouvelle loi déposée grâce au soutien du Président, c’est un nouveau chemin qui s’ouvre pour permettre à de nouvelles personnes de retrouver un emploi durable, un sens. Et bientôt il en sera de même avec l’essaimage en Europe en particulier en Belgique. Et viendra le temps de l’exercice du droit à l’emploi pour tous.
On ne gagne que les combats que l’on mène.
La proposition de loi inclusion qui contient l’extension de l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée », déposée par la députée du Tarn (LaRem) Marie-Christine Verdier-Jouclas est publiée.
Laurent Grandguillaume est président de l'association nationale " Territoires zéro chômeurs longue durée" (TZCLD) projet porté par ATD Quart Monde en partenariat avec le Secours catholique, Emmaüs France, Le Pacte civique et la Fédération des acteurs de la solidarité avec, dès le départ, une volonté partagée que la conduite opérationnelle de ce projet puisse être ensuite portée par une organisation ad-hoc. L’association a ainsi été créée le 7 octobre 2016 pour animer et développer le projet avec l’ambition de démontrer qu’il est possible à l’échelle de petits territoires, sans surcoût significatif pour la collectivité, de proposer à tout chômeur de longue durée qui le souhaite, un emploi à durée indéterminée à temps choisi, en développant des activités utiles pour répondre aux besoins des divers acteurs du territoire. Suite à l’habilitation des 10 territoires expérimentaux par la loi du 29 février 2016, de nouveaux territoires volontaires se mobilisent depuis pour mettre en œuvre la démarche. Il est également vice-pt de la fondation Travailler Autrement, « think tank des nouvelles formes d’emploi », créée à l’initiative des groupes ITG, Alixio et IGS mais également des syndicats (CFDT, UGICT-CGT Cadres...), ainsi que des personnalités de la société civile.
Laurent Grandguillaume fut notamment député (PS) de la Côte-d'Or (2012-17) après avoir été conseiller municipal de Dijon et président du groupe majoritaire PS, adjoint au maire de Dijon, François Rebsamen, délégué à la jeunesse, à la vie associative et à la démocratie locale, vice-président délégué aux finances du Grand Dijon, et conseiller général du canton de Dijon-5 jusqu'en 2016.
Il est l'auteur et le rapporteur de la loi n° 2016-231 du 29 février 2016 d'expérimentation territoriale visant à résorber le chômage de longue durée, dite loi "territoires zéro chômeur de longue durée". Cette loi a été votée à l'unanimité de l'Assemblée nationale et du Sénat. Laurent Grandguillaume a piloté par ailleurs, en tant que co-président du conseil de simplification pour les entreprises, le chantier national de simplification auprès du Premier Ministre. Il a également été médiateur dans le cadre de deux conflits nationaux : celui entre auto-entrepreneurs et artisans en 2013, sur la sollicitation du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, et celui entre taxis, VTC et plateformes numériques en 2016, sur celle de son successeur Manuel Valls.
Membre du Parti socialiste entre 1996 et 2017, il a été entre autres secrétaire national adjoint aux fédérations, secrétaire national à l'organisation et aux adhésions, puis secrétaire national aux politiques industrielles et à l'entreprise. A la rentrée de septembre 2016, il annonce qu'il ne sera pas candidat aux élections législatives de 2017. En faveur d'une limitation du cumul des mandats en nombre et dans le temps, il souhaite retrouver le secteur privé, et démissionne dans le même temps de son mandat de conseiller municipal de Dijon. Il est aujourd’hui DG Adjt du Groupe Freeland (qui accompagne les professions indépendantes dans leur fonctionnement et développement) présidé par Patrick Levy-Waitz.
Auteur de La gauche a perdu sa boussole, offrons-lui un GPS ! (éd. du Moment, avril 2016) et Je vote ou pas ? (Albin Michel, sept. 2016).
Écrire commentaire