UNE REFLEXION, par Vianney Huguenot

A PROPOS DES MOSELLANS EVACUES PAR LES FRANCAIS (1939) OU EXPULSES PAR LES ALLEMANDS (1940)

   Je travaille actuellement sur un feuilleton radio/télé, pour le Conseil départemental de la Moselle, France Bleu et viàMoselle TV, sur les Mosellans évacués (par les Français, en 1939) ou expulsés (par les Allemands, en 1940), réfugiés dans une quarantaine de départements.

Je rencontre de nombreux témoins directs - ils avaient moins de quinze ans - témoins indirects et historiens. J'ai ainsi recueilli le témoignage de Marie-Thèrèse Petitgand. Elle vivait avec sa famille de 1940 à 1945 dans un hameau à l'écart d'Oradour-sur-Glane.

Elle raconte la douceur de vivre de ce village du Limousin, puis le terrible 10 juin 1944, la fumée au loin, " nous ne savions pas ce qu'il se passait ", la découverte de l'horreur, ses amis, son institutrice, le curé, tous massacrés. Elle se souvient des 642 victimes, dont 44 Mosellans, venus des villages lorrains de Charly (devenu Charly-Oradour après la guerre) et de Montoy-Flanville, elle parle doucement, agrippe le micro, stoppée plusieurs fois par l'émotion et les larmes. Un témoignage poignant.

   Cet entretien m'inspire cette réflexion, que je vous livre. Prenons garde, dans nos échanges, aux mots qu'on utilise, traduisant parfois, inconsciemment ou pas, le mépris ou l'oubli. Prenons garde aux comparaisons hâtives.

   Veillons surtout à ne pas reproduire, par inconscience, par insouciance, par ignorance, le calvaire que ces ainés ont vécu, ici dans le Limousin et partout en France et en Europe.