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PROPOSITION 8 du PRé : UNE PARTICIPATION CITOYENNE RENOUVELEE


LES 10 PROPOSITIONS ECOLOGIQUES ET SOCIALES DU PRé


 

   Notre modèle démocratique tire la langue et doit être régénéré. L’approfondissement de la crise climatique ne manquera pas d’apporter de nouvelles tensions et fera miroiter des modes de gouvernance autoritaire et populiste.

De ce point de vue, le « mouvement » des Gilets jaunes - aussi critique l'on a pu être à son endroit - né de la perception de décisions environnementales prises sans la moindre considération de l’état social de la nation, nous a dit quelque chose de la fatigue de l'organisation politique et économique de la société. Comme par ailleurs de l'insuffisance d'exprimer une opinion sur une injustice en l'adressant à l'Etat sans s'organiser.

Il reste que les citoyens doivent être mieux associés aujourd'hui et pas seulement consultés aux décisions qui concernent les grands choix pour l’avenir et l’exemple de la Convention Citoyenne pour le climat a bien montré la capacité des citoyens, quel que soit leur origine, à travailler ensemble et à émettre des propositions solides.

Il est temps de prendre conscience que la démocratie n’est pas seulement représentative, délégataire. Il est urgent d’innover, sauf à désenchanter encore plus les citoyens, notamment les plus jeunes, face aux nouvelles exigences et aux nouvelles formes démocratiques, y compris sur l’Europe et la régulation mondiale.

 

Une évolution vers une démocratie coopérative, conjuguant démocratie représentative, démocratie sociale et démocratie délibérative citoyenne pourrait être une visée permettant de trouver une nouvelle vitalité démocratique. Un retour en quelque sorte vers le principe démocratie, c’est-à-dire l’expression égale et inconditionnelle de chacun.

 

Une initiative pourrait être prise pour que la Convention citoyenne pour le climat ne soit pas réduite à un simple exercice de style : pourquoi les collectivités territoriales ne s’empareraient-elles pas des propositions de la CCC pour les soumettre à la sagacité de leurs habitants via des Etats généraux pour le climat décentralisés ?

Cela permettrait d’élargir la thématique à l’ensemble des Français, de renforcer l’opportunité de telle ou telle proposition, de parachever l’exercice délibératif que fut la CCC et de conforter l’Assemblée nationale dans les choix qu’elle aura à faire.

Cette initiative ferait oeuvre utile : elle contribuerait à comprendre que les questions dites « écologiques » ne sont pas extérieures aux questions dites « sociales » mais au contraire intérieures. Elle pourrait aider à réactiver la société civile, à la libérer de l'Etat. Et d'un autre côté, elle pousserait l’Etat à apprendre de la situation actuelle, à être plus réceptif à un changement de paradigme - ce à quoi il n’est pas naturellement disposé - bref à se réformer.

 

1 mesure concrète : Moderniser le CESE et le transformer en chambre de la société civile. Une partie de ses membres pourrait l’être par tirage au sort. Nous aurions là une évolution majeure : l'introduction du citoyen dans la fabrication de la Loi. Et un atout non moins majeur : la possibilité de vérifier en temps réel « l’assentiment » du peuple à « la société ». Contribuer à produire un langage commun et, à tout le moins, être à même sinon d’exprimer, du moins d'expliciter les désaccords qui traversent la société.

 

Cette Chambre pourrait être également chargée d'évaluer les pétitions envoyées par des citoyens. Cette modernisation et cette évolution du CESE pourrait être une suite politique logique aux travaux de la Convention citoyenne pour le Climat qui a démontré qu’elle était capable de produire un travail de qualité et a surtout mis en évidence le désir de participation de nos concitoyens aux processus de délibérations démocratiques.

 

Une piste plus audacieuse encore, même si pas réellement novatrice, serait de faire fusionner le CESE et le Sénat, pour en faire une nouvelle Chambre des Territoires, de la démocratie sociale et de la société civile. Cette chambre aiderait la démocratie représentative à trancher des intérêts contradictoires que les décideurs publics ont parfois du mal à faire confrontés qu’ils sont au court-termisme, et pourrait faire office dans le même temps de « pôle de contrôle parlementaire ».

 

Cette chambre ferait un rapport public annuel qui examinerait les impacts d’une loi ou d’une mesure dans le futur. Il lui reviendrait de se poser une question : cette mesure est-elle bonne pour les générations futures ?

 


Le monde d’après, c’est maintenant

 

Un grand nombre de mesures sont proposées sous différents « labels », aussi bien celui de l’écologie politique, l’écologie sociale, l’éco-socialisme, l’écologie populaire, l’écologie républicaine, l’écologie sociale et populaire, l’éco-anarchie, l’écologie identitaire (et sa variante : le localisme), etc.

Hélas, leur lecture montre essentiellement un patchwork mal cousu de mesures soit de nature écologique, soit à portée sociale, jamais ou rarement les deux.

 

Crée en 2010 pour conjuguer République et Ecologie, les valeurs, les principes de la première, les impératifs de la seconde, concilier donc la question et la justice sociales, notre attachement à la démocratie (consubstantielle à notre idée de la République), et les mesures d’urgence en matière de transition énergétique & écologique, de promotion de nouveaux modes de production et de consommation, le groupe de réflexions politiques et sociales Pour une République écologique apporte sa modeste contribution en soumettant 10 propositions.

 

10 propositions, sociales et écologiques, écologiques et sociales à la fois, qui ont l’ambition d’illustrer la volonté initiale du PRé d’assortir l’écologisation de la société d’une « écologie des solutions ». 10 propositions qui disent dans le même temps quelque chose d’une nouvelle manière de (re) faire société, de « faire commune », promeuvent une politique de la cura, du soin de la Terre mais aussi des Hommes, car tout est lié, qui misent sur la clairvoyance et la bonne volonté de nos concitoyens, qui encouragent la coopération et les mobilisations sociales, politiques, intellectuelles afin de permettre plus rapidement des transformations du système économique et de notre modèle social.

 

10 propositions écologiques et sociales qui pourraient préfigurer un projet politique (quelque chose comme une «  social-écologie »), voire un nouveau courant politique, tenant compte des inégalités sociales liées notamment au déréglement climatique, aux pollutions, à la crise de la biodiversité, aux catastrophes sanitaires, technologiques et autres cyber-risques, à la transition énergétique & écologique elle-même.

 

Un projet qui dépasserait le seul indicateur du PIB et de la croissance par de nouveaux ayant trait au bien-être et à la soutenabilité de nos sociétés. Un projet qui réhabiliterait l’Etat stratège et favoriserait une République un peu plus girondine. Un projet qui miserait sur la coopération, mieux susceptible de vitaminer la vie politique, de concilier démocratie représentative, démocratie sociale et participation citoyenne, qui encouragerait le recours à la démarche conventionnelle (cf. le travail remarquable de la Convention Citoyenne pour le Climat) et aiderait ainsi à se garder de l’émergence d’une société de défiance généralisée.

 

Un projet qui saurait prendre en compte les évolutions que la crise sanitaire que nous traversons n’aura fait qu’accélérer en matière de mobilité, de densité urbaine, de modalités de travail (multiplication des tiers-lieux, télétravail, lissage des horaires) et qui prendrait la mesure d’une évolution des échanges mondiaux vers une plus grande souveraineté industrielle.

 

Un projet libre de tous droits, qui ne demande qu’à être approprié par les formations politiques existantes ou à venir.

En France où l’on est en manque de projets politiques et /ou en Europe.

Car l’Europe est le bon niveau pour déployer un levier efficace et cohérent en faveur d’une coordination, d’une vigilance et d’une protection écologiques.

Ce qui ne doit pas interdire la France d’envisager la Méditerranée et l’Afrique, vers lesquelles elle a souvent eue une inclination ; avec lesquelles elle a tant d’intérêts communs, et d’interdépendances objectives. A quand de vraies coopérations, entre égaux, et pas seulement sur le registre des enjeux climatiques ? Y compris pour y entraîner l’Europe.

Car l’Union européenne est cet espace de niveau mondial permettant de constituer un cadre pertinent à partir duquel serait harmonisée et coordonnée l’action des Etats membres en faveur de la transition écologique dans différents domaines : développement économique, énergétique, échanges commerciaux, agriculture …

 

L’Europe reste le bon niveau pour déployer un Green new Deal, un Pacte vert, comme pour exercer une vigilance écologique et prendre les mesures de protection nécessaires face aux états qui ne s’inscriraient pas dans les Accords de Paris : USA, BRIC (Brésil…), U.K (post Brexit)… afin de ne pas entrer en contradictions, voire entraver les démarches et productions « vertueuses » des états membres.

 

Et si c’était le moment de subvertir plus globalement les formes contemporaines d’accumulation de la richesse et l’interventionnisme de l’Etat quand il se fait contre-productif, voire se révèle désastreux, pour remettre ce dernier sur les bons registres ?

Nous sommes à un moment politique, mais aussi philosophique fort, charnière. Une opportunité nous est donnée de redéfinir le sens que l’on veut donner à notre manière de vivre et de nous protéger ensemble, de nous solidariser.

Et, accessoirement, de ne pas finir comme les dinosaures.

«Faire commune», il n’y a sans doute pas plus urgent aujourd’hui pour faire face collectivement à l’urgence climatique, comme à la montée des périls ou pour contrer les dislocations internes à notre continent.

 

Pour tous renseignements, questions, suggestions et soutien :

dominique-leveque@pourunerepubliqueecologique.org

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