LE POST POETIQUE DOMINICAL DE TIMOTHY ADES
Maurice Carême à Margny, dans les Ardennes, durant l'été 1970 - Jeannine Burny / Fondation Maurice Carême
Des calembours
Pardonnez-moi
Deux fois en vers
L’envers, ma foi !
En compagnie du poète belge, " l'émerveilleur " Maurice Carême (1899-1978) dont l'œuvre, abondante et diverse, reste on ne peut plus vivante plus de 40 ans après sa mort, toujours autant récitée, mise en musique et traduite.
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Maurice Carême publie son premier recueil de poèmes, 63 illustrations pour un jeu de l’oie en 1925. Impressionné par les mouvements surréalistes et futuristes, suivront ensuite Hôtel bourgeois (1926), Chansons pour Caprine (1930), puis Reflets d’hélices (1932). Instituteur, il publie deux essais consacrés à des textes d’enfants qu’il éveilla à l'émerveillement, au plaisir et au rythme des mots, Poèmes de gosses (1933) et Proses d’enfants (1936). Il co-fonde le Journal des Poètes en 1931, et obtient un Premier prix au Conservatoire de Bruxelles (1933).
Son recueil Mère paraît en 1935 et reçoit le Prix Triennal de poésie en Belgique en 1938.
Il enchaîne les publications et les prix : Prix Victor Rossel (1948), Prix de l’Académie française (1949 et 1954), Prix international Syracuse (1950), Prix populiste de poésie (1951), Médaille de la Ville de Sienne (1956), Prix Félix Denayer (1957), Prix de la poésie religieuse (1958), Prix du Président de la République française (1961), Prix de la Province de Brabant (1964), Prix de la traduction néerlandaise (1967), Grand Prix international de poésie (France, 1968), « Prince en poésie » à Paris en 1972, Prix européen (Italie, 1976), etc.
Les six dernières années de sa vie, il publie quatorze recueils de poèmes, un roman fantastique, Médua, ainsi qu’un choix de traductions des poètes de Flandre.
Maurice Carême aura passé sa vie à tenter d’approcher le mystère de la condition humaine, dans ses joies et ses peines, comme à dévoiler le merveilleux du quotidien, de l’amour, et de la nature. L’imaginaire de l’enfance, le jeu et le rêve apparaissant comme un "antidote" face à la mort.
Homonymes
Il y a le vert du cerfeuil
Et il y a le ver de terre.
Il y a l’endroit et l’envers,
L’amoureux qui écrit en vers,
Le verre d’eau plein de lumière,
La fine pantoufle de vair
Et il y a moi, tête en l’air,
Qui dis toujours tout de travers.
https://www.youtube.com/watch?v=mciw2EmRMGs
Homonyms
Green chervil is vert,
An earthworm is ver.
Obverse and reverse,
A lover writes verse.
Clear water-glass, verre
Fur slippers of vair
And me, head-in-air,
The prattler perverse.
Copyright © Timothy Adès
Et voici également La marchande de Foix connue par des générations d'écoliers !
Comptine anonyme : La marchande de foie
Il était une fois,
Une marchande de foie,
Qui vendait du foie,
Dans la ville de Foix...
Elle se dit ma foi,
C'est la première fois
Et la dernière fois,
Que je vends du foie,
Dans la ville de Foix.
https://www.youtube.com/watch?v=cub73ZXO024
« Certains pensent même que ce nom de ville a été créée pour la rime, mais que nenni ! Foix est une ville bien réelle, avec un atout considérable, son château ! »
Anonymous : The liver seller
Once a liver seller
Went to sell her liver
In the town of Pau
Where she said: Oh woe !
It’s the first time ever.
I shall never ever
Sell again my liver
In the town of Pau.
Once a liver seller
Went to sell her liver
Live in Liverpool.
“Feel I’ve been a fool !
It’s the first time ever.
I shall never ever
Sell again my liver
Live in Liverpool.”
Copyright © Timothy Adès
Dans les pas de Maurice Carême à Anderlecht, une promenade proposée par le site de la ville d’Anderlecht.
Timothy Adès est un poète traducteur-britannique, spécialiste de la versification, des rimes et des mètres, en français, espagnol, allemand et grec. Fin connaisseur, entre autres, de Victor Hugo, Robert Desnos, Jean Cassou, Guillaume Apollinaire, Georges Pérec, Gérard de Nerval, Louise Labé, de Federico García Lorca, d'Alberto Arvelo Torrealba, d'Alfonso Reyes, de Bertold Brecht, Hermann Hesse, Heinrich Heine et d'Angelos Sikelianos. Il a aussi réécrit les Sonnets de Shakespeare en évitant la lettre e et a écrit une longue poésie n’utilisant aucune voyelle, sauf le e.
"Ambassadeur" de la culture et de la littérature française, il est le premier à avoir traduit les "Chantefables" de Robert Desnos en anglais. Lauréat des Prix John Dryden et TLS Premio Valle-Inclán.
Timothy Adès est membre du conseil scientifique du PRé, co-animateur de la rubrique "Tutti Frutti " (chroniques et rendez-vous culturels, poétiques, éco-gastrosophiques, pour « cueillir le jour » au sens du fameux carpe diem emprunté au poète latin Horace. Au gré des envies et des propositions des uns et des autres. Publiés généralement le week-end).
Derniers ouvrages parus : " Alfonso Reyes, Miracle of Mexico " (Shearsman Books, 2019). Bilingual Spanish/English, "Robert Desnos, Surrealist, Lover, Resistant " (Arc Publications, 2017) : 527 pages, bilingual text, les poèmes de Desnos avec les versions de Timothy Adès.
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