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LA THEORIE DE LA BULLE CARREE, par Dominique Lévèque

     Comment se fait-il que depuis une dizaine de jours, j’ai ce sentiment d’être devenu étranger à mon propre pays – ou alors est-ce l’inverse ? - que certains de mes propres copains me sont devenus presque étrangers, que moi-même je me demande si je ne le suis pas devenu, au point que mes nuits blanches ne me servent même plus de refuge ? C’est comme si l’on m’avait scotché les yeux grands ouverts pour me forcer à voir l’abomination qui vient, ou que mon corps voulait que je me fasse vigie et que je jouisse de ce que nous sommes encore. Malgré tout.

Je ne suis pas en colère, juste triste, infiniment triste. Radicalement mélancolique. Une chose m'a fait plaisir, c'est l'élection de mon ami Eric Sargiacomo (liste PS/Place Publique).

C’est rude, je ne peux même pas m’ouvrir un flacon ou goûter à une bonne rillette pour me consoler. Et mes activités gastrosophiques sont en sommeil. Prescriptions de la Faculté obligent. J’en ai marre de devoir être « raisonnable ».

Je vis par procuration les escapades gourmandes de notre Excellent Vianney Huguenot. Et je jouis - ce qui n'est pas rien - de l’affection de mes proches, du sentiment amoureux de ma Muse et de l’amour de mes parents.

 

 

   Je m’efforce de vivre d’instants et d’instincts. Je fais plaisir à nos voisins, Michaël et Behram, en me faisant plaisir, et leur prépare des conchiglionis farcis aux blettes à la faveur d’un apéro-dinatoire improvisé, histoire de se requinquer de l’actualité.

Je relis. Je muguète. Je n’aimerais pas devoir végétailler doucement.

Jeudi soir dernier, j’ai passé un excellent moment au vernissage de l’exposition, « Lignes libres », de notre amie Maria Sohm au Café Rouge ( Paris 5) et le soir même, nous avons eu le plaisir d’avoir son petit Gabriel à la maison jusqu’au samedi. Avant-hier je suis allé voir un très joli film, "La petite vadrouille", de Bruno Podalydès, un film de bouts de ficelles magiques sur les liens fraternels, l’amitié, les copains et l’enfance. Moins réussi de mon point de vue au plan émotionnel que "Comme un avion", mais tout de même délicieusement fantasque et poétique.

Au lendemain du 9 juin, c’est peu de dire que j’étais sous le choc. Déjà, j’avais été affligé de voir que la campagne, une fois de plus, a illustré le fait que s’il existe bien une Union Européenne, il n’existe pas d’Européens.

Sous le choc. Non pas tant à l’annonce des résultats (attendus) côté RN ou même LR, que de ceux (redoutés) côté Renaissance et ses alliés, ainsi que côté gauches et écologistes.

Dans le département des Deux-Sèvres, Niort, ma ville natale, est la seule ville qui a su résister au RN. Un séisme. Et dans le reste du pays, on voit combien l’extrême droite a allégrement siphonné la droite. Jusqu’à Colombey les Deux Eglises où c’est le RN qui remporte la mise ! Y a des symboles qui font mal. A se demander si le RN n'a pas déjà gagné la bataille idéologique...

Alors maintenant, comment peut-on espérer inverser l’ordre des choses en 3 semaines avec la tripartition actuelle du paysage politique dans ce marigot nauséabonds et mortifère ? L’impossible n’est jamais sûr en France, mais tout de même.

Comment le Pt de la République, avec son pari hautement risqué, peut-il l’espérer lui-même, avec une base électorale de 15% et des Français qui ont le moral dans les chaussettes ? Ce qui est sûr, c’est qu’avec sa décision qui peut paraître somme toute assez égotiste, Il offre au RN la possibilité d’un « galop d’essai » à Matignon en devançant les échéances de 2027. Est-ce bien raisonnable ? Cette dissolution, si elle était nécessaire de mon point de vue, n’arrive pas au bon moment.

J’y vois une seule vertu : celle d’accélérer le moment où les formations politiques classiques vont devoir sérieusement se secouer les puces et procéder à une clarification idéologique.

Le Pt semble juste parier sur le rejet des extrêmes en faisant l’économie d’un accord de gouvernement. C’est un peu court. Autant, il excelle dans les cérémonies commémoratives, autant sur ce "coup", il me semble avoir gravement mésestimé les enseignements de l’Histoire et aurait dû relire le fameux poème d’Aragon « La Rose et le Réséda » avant de prendre cette décision on ne peut plus aventureuse qui affaiblit d’ores et déjà la France au plan européen et international.

Le Pt de la République semble maintenant vouloir faire la campagne de 2022 qu’il avait choisi de ne pas faire en la jouant « Moi ou la chaos ». Sauf que le RN ne fait plus aussi peur, sauf que le chaos est en train de se faufiler aux portes de la présidence du Palais Bourbon et de Matignon. Sauf que la majorité présidentielle risque d’être à la peine dès le premier tour de ces législatives anticipées. Sans parler du risque d’une troisième tour agité dans la rue, selon qui va se retrouver à Matignon. Limité dans sa capacité à agir, Emmanuel Macron a sans doute voulu reprendre la main avant que de devoir se faire imposer une dissolution. Soit.

Il reste que si la confiance en soi et en ses talents, n’est pas un défaut, l’excès, en revanche, s’il se conjugue à un orgueil mal placé, peut conduire vers un revers politique, des souffrances pour nos concitoyens et, au plan institutionnel, ouvrir la voie de la totale impuissance. En surestimant son expérience politique, en se refusant depuis 2017 à construire une organisation politique, à mettre en place un collectif autour de lui, à travailler une doctrine, un projet, à penser à l’après, il s'est lui-même ajouté des difficultés.

Au point qu’au lendemain des Européennes, « la macronie » n’est pas loin de la tentation du sauve-qui-peut. Des députés sortants estampillés « Ensemble » en 2022 se représentent en mettant l’accent sur le fait qu’ils sont des « candidats libres » sans pour autant refuser ... les soutiens.

 

   On annonce la fin du « macronisme », on se paye de mots, car comment peut-on annoncer la mort de quelque chose qui n’existe pas ? C’est un abus, une facilité de langage utilisés par les adversaires d’Emmanuel Macron et les médias. Ce fut une chose de correspondre en 2017 à l’attente des Français, d’en finir avec le clivage droite-gauche - dont ils avaient soupé car ne correspondant plus à rien de tangible et de sincère depuis des années - d’en finir avec les pratiques obsolètes des partis politiques traditionnels, de proposer une nouvelle méthode, d’avoir tenté d’inventer une autre gouvernabilité, c’en est une autre de proposer un projet de société. Un de ceux qui parle et entraîne durablement les Français.

 

On avait pu espérer que la démarche initiale de l’ancien assistant du philosophe Paul Ricoeur, assez expérimentaliste au fond, qui apparaissait par moments presque proudhonienne avec sa volonté esquissée de réaliser l’équilibration des contraires, pouvait conduire à une sorte de "mistral gagnant", quelque chose, certes de nouveau, mais possiblement de positif. Mais il n’en fut rien. Pas suffisamment, pas grand-chose en tous les cas au regard des attentes, notamment celles des classes populaires et moyennes. Emmanuel Macron changea de pied et choisit de s’inscrire dans une démarche finalement plutôt hégélienne en cherchant à établir une synthèse qui dépasserait les vieilles antinomies politiques, également celles entre d’un côté la communauté et l’Etat et de l’autre côté, l’individu. Sauf que tout cela ne se fait pas en deux coups de cuillère à pot, exige de l’art et de la manière, du temps, et surtout une volonté politique partagée.

 

La politique a changé de base depuis belle lurette, mais les formations politiques continuent de faire comme si de rien n’était. C’est-à-dire rien. A LaRem, puis Renaissance qui pêche par sa jeunesse, son manque de cadres intermédiaires dans les territoires, son manque de pratiques, son manque d’autonomie, comme dans les autres formations de plus longue date dont on aurait pu attendre (beaucoup) plus.

 

Au fond, on pourrait parler à propos de l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 d’une « pérestroïka à la française ». Ça n’est déjà pas si mal. Je lui en sus gré sur le moment. Comme dans l’URSS, il s’est agi d’une révolution sans révolutionnaires. Une « contre-révolution » avait jugé Jean-Luc Mélenchon (qui devait par la suite annoncer se situer au-delà de la droite et de la gauche), comme Egor Ligatchev là-bas à l’époque. L’historien Marc Ferro avait même repéré d’autres similitudes.

Le hic, c’est qu’après le choix du dégagisme opéré par les électeurs en 2017 au profit du candidat Macron, rien ne vint remplacer l’ancien clivage droite-gauche. Ni du côté de la nouvelle majorité présidentielle, ni du côté de la droite traditionnelle qui a définitivement perdu sa boussole avec un Pt Ciotti qui embarque le peu qui reste des LR sur la voie de la trahison de l’héritage du Général de Gaulle, ni du côté de la gauche social-démocrate, avec une direction d’un PS qui ne sait qu’abandonner, année après année, toute exigence intellectuelle et humaniste. Qui a vu ses rangs s’étioler sévèrement depuis 2017, qui est dans la panade depuis le fameux « Oui à l’économie de marché, non à la société de marché » de Lionel Jospin, Premier ministre candidat à la Présidentielle, qui l’a conduit au soutien de la libéralisation et de la déréglementation des marchés, renforçant la domination des marchés financiers, que ne surent contrebalancer ses mesures sociales de correction, comme en a témoigné la désastreuse désaffection de la gauche dans les milieux populaires et chez les jeunes lors de la Présidentielle de 2002.

La nature politique a horreur du vide.

 

Comment, dans le même temps, les gauches avec la constitution d'un cartel (deuxième grosse surprise avec la dissolution) avec la résurgence d’un "front républicain" de circonstance (abusivement ?) dénommé « Nouveau Front populaire », - qui a du mal à ne pas ressembler à une version 2 de la NUPES - représentant apparemment aujourd’hui un seul quart des électeurs, nous assure qu’il veut être « à la hauteur de l’Histoire », peut-il apparaître autre chose aux yeux des Français qu’un rafistolage électoral de plus, autre chose qu’une lutte pour les places, quand on voit les conditions dans lesquelles il s’est (re) construit ?

On est loin de l’"Union de la gauche" de 1981 qui s’est construite sur dix ans ou même de la "Gauche plurielle" de 1997. L’union est un moyen pas une fin en soi et ne saurait tenir lieu de projet et exonérer ses acteurs d’un travail collectif sur les idées, un projet précisément, un cap et des moyens. Il y a quand même un problème pour le moins de sincérité et de crédibilité si l'on veut bien voir toutes ces années où les gauches n'ont cessé de brûler leur énergie à s'autodétruire, et si l'on veut bien considérer le handicap qu'est devenu depuis fin 2018 pour les gauches, si elles souhaitaient vraiment redevenir LA gauche, le leader Insoumis dont les réactions et la rhétorique n'ont cessé d'ouvrir un fossé entre son «côté obscur» (dont un #MeToo à l’envers peu souligné à l'époque) et les aspirations rénovatrices que ses candidatures présidentielles ont cristallisées.

 

La soumission à cet égard et le peu d’ambitions du PS qui n’est toujours pas sorti de ses avaries - malgré le meilleur score enregistré à gauches le 9 juin - qui a pris le parti d'oublier l’héritage de Léon Blum, laisse sans voix. La complaisance d’EELV - les Ecologistes – qui s’est pris une grosse tatane le 9 juin - oublie de parler d'écologie, qui donne l'impression d'être toujours aussi inapte à se coltiner les rugosités du réel depuis, qu’entre autres, Cécile Duflot a pris la décision en 2014, en solo, de quitter le navire du gouvernement, écrasés, tous, par une LFI (pourtant en moins bonne forme), ne laissent pas d’interroger. Sans parler du PCF ou même du NPA (largement siphonné par LFI, y compris au niveau de ses cadres).

 

Moyennant quoi, on oublie 16 années plus que de mésentente, de contemption, l’impasse idéologique de LFI, ses avanies, ses outrances, ses mauvaises manières, sa stratégie de brutalisation de la vie politique, d’hystérisation des débats, son opportunisme électoraliste, sa tendance depuis plusieurs mois à tenir des propos à caractère antisémite larvé, on oublie son sectarisme, son fonctionnement a-démocratique, ses pratiques néo-staliniennes - qui augurent mal de ce que serait sa gestion des affaires publiques au plan national et de sa capacité à faire vivre le débat démocratique au profit de la Nation tout entière, sa propension à exclure, à bannir, à purger en son sein, à haïr au dehors tous les autres - et on signe sans vergogne, sans plus de retenue ni d’exigences, au bas du parchemin.

Si l’idée est de ménager une bonne place au Palais Bourbon au populisme de droite ou de gauche, au « peuple sans la démocratie », faut pas se faire du mouron, on peut gagner !

Il est juste douteux que cela garantisse dans le même temps une dynamique en faveur du pays et d’un mieux pour les Français.

Et cela ne ménagera certainement pas un espace d’affirmation à une social-démocratie qui peine non seulement à exister en France, mais à s’accepter comme telle, qui a « oublié » dans sa configuration « socialiste » de se rénover en profondeur.

Encore moins à ce que j’appelle de mes vœux depuis 1995 : une social-écologie qui puisse promouvoir une politique d'émancipation et du Commun.

Les électeurs veulent entendre autre chose qu’un appel à faire barrage à la « bête immonde », ils veulent du concret qui concerne leur vie de tous les jours, de l’efficacité, des mesures de progrès qui les protègent et changent leur vie, sans attendre la Saint Glinglin. Bref, de quoi les éloigner de la gauche « radicale », comme de la droite radicale, y compris celle radicalement nationaliste. Ils en ont soupé de ces élites qui leur promettent monts et merveilles, mais ont surtout oublié depuis trop longtemps la promesse républicaine, et font comme s’ils se défiaient d’eux en permanence. Comment s’étonner de leur défiance envers la démocratie (et les partis dits de « gouvernement ») qui ne cesse de grandir depuis ce qui a été fait en 2005 de leur « Non » au Référendum sur le projet de traité constitutionnel européen ?

 

Comment croire que l’entrée en scène de François Hollande - qui n’est certes pas un gauchiste - dans cet accord-cadre va changer la donne par la suite ? Certes, sa seule entrée dans le dispositif de ce nouveau Front populaire peut contrarier le discours ambiant sur des extrêmes qui seraient aussi dangereux l’un que l’autre, réduisant abusivement le NFP à la seule LFI et à son guide suprême, mais comment cela sera-t-il perçu et traduit dans les urnes par les électeurs ? Et surtout, sur un registre plus pragmatique, la position de ce dernier - comme celle finalement de Raphaël Glucksmann - va-t-elle contribuer à créer un autre rapport de force interne aux gauches dans une configuration où LFI, au vu des résultats aux Européennes, ne semble plus hégémonique comme elle avait pu l’être en 2022 ?

 

Comment peut-on nous bassiner encore avec les vertus supposées du « Front républicain » alors que l’on sait bien que ça ne marche plus aussi systématiquement depuis longtemps, que le truc n’est plus opératoire, ne serait-ce que parce que le RN, successeur du FN, s’est notabilisé, est entré dans le système ? Et que côté LR, c’est la phase finale de la décomposition, après l’explosion, la descente vers le néant, non sans devoir se résoudre à être vendus par appartements à vil prix ? Et alors même que la gauche dite « radicale » n'a cessé depuis ces dernières années de balayer d'un revers de main toutes les alertes d'un risque RN, et de stigmatiser, quand ils n'ont pas été excommuniés, tous ceux, y compris parmi ses proches, qui ont essayé depuis 2017 de porter ce message.

 

   A gauches, comme dans le camp présidentiel, des voix se lèvent pour appeler à dresser des « digues ». Très bien.

Mais soyons pragmatiques. Croyons-nous vraiment que cela suffise à parler aux citoyens ? Cela se saurait depuis le temps, s’il suffisait de dénoncer la dangerosité de l’extrême droite, voire d’en appeler au sens moral des électeurs. Dresser des digues, certes, mais en faisant l’effort de donner des raisons d’agir, de donner envie de voter « pour » et pas seulement « contre », des raisons de regagner la confiance des électeurs, de redonner un contenu à la promesse républicaine, de donner à voir un projet politique, de proposer des mesures concrètes en faveur du pouvoir d’achat de nos concitoyens, en faveur de la justice sociale et fiscale, de l’accompagnement dans la lutte contre le dérèglement climatique, de l’accès aux services publics, de l’accès à la santé, à l’école et à la sécurité pour tous.

 

Comment croire sérieusement en écoutant les uns et les autres, en lisant les programmes et en se fadant quasi tous les jours le feuilleton des annonces de mesures les plus maximalistes les unes que les autres, au chiffrage hasardeux, qui ne font même pas consensus entre partenaires, qu’on ne prend pas les Français pour des benêts ?

Comment croire que dès le 9 juillet ça va en être fini des « couilles en or pour les riches » et des « nouilles encore pour les pauvres » ? Pierre Dac, au secours !

Comment ne pas voir que nous sommes au point d’acmé des effets du confusionnisme idéologique tous azimuts à l’œuvre depuis 2008 et de la décomposition politique qui a suivi et que, oui, nous ne sommes pas à l’abri d’un moment national-populiste, pour ne pas dire post-fasciste, au lendemain du 8 juillet, à la rentrée ou en 2027 ?

Car nous y sommes : pourquoi les Français feraient-ils confiance à des hommes et des femmes politiques qui ont tant de mal à exposer leur conception de la société et de l’individu ? Pourquoi accorderaient-ils leur confiance à ceux dont la vie politique est essentiellement marquée par des renoncements et des reniements (côté gauche de gouvernement) et inversement (côté droite) ? il est à craindre que chez beaucoup de Français, le vote lors des scrutins des 30 juin et 7 août ne réponde pas à la Raison, fut-elle la leur, mais à la pulsion, brute. Un vote primal. Faut pas croire que le peuple, qui n’est pas plus populiste que Marx était marxiste, Groucho grouchiste ou Dieu pratiquant, soit exclusivement déterminé par ses intérêts. Comme les individus, et peut-être par moments plus souvent qu’eux, il peut se laisser dominer par des passions tristes, pas forcément bonnes conseillères.

Voilà pourquoi je ne dors plus depuis 10 jours et que j’ai les yeux bouffis. J'ai l'impression que plus les années passent, plus mon "Besoin de consolation est impossible à rassasier"...

 

En attendant de savoir au soir du premier tour s’il va falloir que je songe dare-dare à un éventuel endroit où atterrir, y compris au sens latourien du verbe, je vais aimer maintenant et ici plus que jamais celles et ceux que j’aime et qui m’aiment. Je vais tâcher d’être heureux, au moins pour montrer l’exemple à mes enfants et petits-enfants. J'aimerais voir ma petite Alice avant les vacances d'été et retrouver mon Liam qui a dû drôlement grandir depuis 2 ans. Et si en prime, je peux avoir des nouvelles de son père, je serais le plus heureux des pères.

Dimanche midi, nous irons fêter l'anniversaire de notre chère Diane. Et si l'on m'emmerde trop, le soir j'irais écouter "Les Petits Chanteurs d'Asnières" dans le cadre du Festival des Nuits étoilées !!!

 

   Quant au premier tour, je ne sais pas encore pour qui je vais voter, mais une chose est sûre, comme le dessine Joan Sfar : le 7 juillet, au deuxième tour, « même s’il ne reste qu’un pot de chambre en face de l’extrême droite », je voterai pour « le pot de chambre ». J’aimerais juste moi aussi que « le pot de chambre ne s’allie pas à des antisémites ». D’ici-là, je vais éprouver comme jamais la symbiose de la nature, du bonheur d'exister, de l'amitié et des liens fraternels, du partage, de la poésie, et de la légèreté.

Depuis hier soir, je relis La théorie de la bulle carrée, balade gastrosophique dansante de l’autre Excellent Sébastien Lapaque.

Il me revient au nez et en bouche les bulles non pas du champagne d’Anselme Selosse - que je ne crois pas avoir jamais tastées - mais ceux d’autres artisans-vignerons découverts grâce à mon amie Balbina qui a le bonheur d’habiter la Champagne. Des bulles pareillement « sapides, pleines de saveur, et esculentes, bonnes à manger ». Des bulles languissantes, effrontées. Des bulles poétiques, caressantes, élégiaques, ténébreuses. Pas seulement : j'écoute en boucle "Riders on the Storm" des Doors grâce à la délicieuse Muriel qui le partage depuis notre Nouvelle Aquitaine, de sa Gironde. Je reviens de loin : le 10 juin, dépité, atterré, effrayé, j’avais presque envisagé d’écrire un poème sur le bulletin de vote…

 

Riders on the Storm, The Doors, via Muriel Mauriac : https://www.facebook.com/share/r/gdm8tiGNYtE7NYFq/

 

Dominique Lévèque est secrétaire général du PRé

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