La Revue de presse de Stéphanie Mesnier-Angeli
"Le bruit des bombes" (La Croix) qui résonne jusqu'à Beyrouth est à la Une de nombreux journaux français et étrangers ce matin. L'objectif d'Israël est de faire reculer les combattants du Hezbollah qui bombardent le nord du pays chaque jour depuis le 8 octobre 2023 (lendemain des attaques du Hamas), afin d'instaurer une "zone tampon", non du côté israélien, mais du côté libanais, et de permettre aux 60.000 Israéliens qui avait quitté cette région par précaution, de rentrer chez eux (Le Monde).
Pour "bien comprendre l'escalade des tensions, il faut garder à l'esprit que l'effroyable massacre de civils perpétré, il y a un an par le Hamas, relevait d'abord d'un scénario prêté au Hezbollah" (franchir la frontière et commettre un pogrom), écrit Le Figaro. Mais au Liban, "ce n'est pas la guerre totale comme à Gaza. Bien au contraire. Car le Hezbollah sait qu'il "ne survivrait pas à une guerre contre l'entité sioniste" (le refus de l'existence d'Israël va jusqu'à la négation de son nom). La guerre à Gaza (40.000 morts dont 17.000 combattants du Hamas) est "l'arme de dissuasion massive" des Israéliens, "l'ultime avertissement", et les Libanais n'ont pas vraiment envie de subir le même sort (l'Opinion). Idem pour l'Iran, qui abandonne ses alliés à leur sort (Arab News). Les bippers explosifs et les frappes contre les chefs militaires et les sites de missiles" ont dissuadé les ennemis d'Israël de répliquer trop fort.
Au Liban, près de 500.000 personnes ont fui leurs habitations.
La députée insoumise Ersilia Soudais est allée apporter le soutien de son parti à l'activiste islamiste Elias d'Imzalène, placé en garde à vue pour avoir appelé à l'Intifada lors d'une manifestation organisée par la gauche contre Barnier-Macron. Il appelait aussi à la destruction d'Israël. Le Parquet a ouvert une enquête.
Ersilia Soudais, qui a justifié l'attaque du Hamas le 7 octobre, avait précédemment soutenu Ahed Tamini, arrêtée en Israël pour "incitation au terrorisme" après avoir dit : "Nous allons vous massacrer. Ce que Hitler vous a fait est une plaisanterie par rapport à ce que nous allons vous faire, nous boirons votre sang et mangerons votre crâne" (Le Point).
"Chassés de chez eux à cause des dealers", titre à la Une Le Parisien. Dans la banlieue de Grenoble, à Échirolles, un immeuble entier, au cœur de la ville et à deux pas de la mairie, a été évacué à cause du trafic de drogue. "Les balles perdues ne sont pas le seul danger, l'immeuble est fortement dégradé". Les délinquants n'étaient pas seulement dans les parties communes, mais "dans les étages, parfois dans les logements". Mais pourquoi chasse-t-on les habitants et pas les dealers ? "Pourquoi je dois partir de chez moi, c'est inhumain !". La maire communiste qui a pris la décision n'a pas grand-chose à répondre aux habitants indignés. "Ce n'est pas une capitulation, bien au contraire ! se défend-elle. C'est un acte fort pour montrer qu'on ne baisse pas les bras".
La gangrène du narcotrafic s'étend, y compris à la campagne. "Un peu partout en France, des résidences entières passent sous la coupe des trafiquants, parfois des gamins de 12, 13 ans" (Le Parisien).
Ça chauffe entre Retailleau (min. Intérieur, LR) et Migaud (min. Justice, ex-PS). Le premier a fustigé "l'inexécution des peines" en France, l'autre a répliqué que le "taux d'exécution des peines n'a jamais été aussi élevé". Ce qui est vrai, mais doit être nuancé. Car il faut distinguer le "taux apparent" du "taux effectif". Sur Europe 1, Béatrice Brugère (syndicat unité magistrats-FO) a dénoncé la "chute du nombre des peines de prison, dont 40% sont aménagées immédiatement" (89% des peines de prison sont éligibles à l'aménagement). Mais c'est aussi parce que sous l'effet de la surpopulation carcérale, "les prisons craquent" (L'Indépendant).
Et le meurtre de Philippine, jeune étudiante retrouvée morte dans le bois de Boulogne, avive le débat immigration/sécurité. Un jeune Marocain a été interpellé. Sous le coup d'une OQFT (arrêté d'expulsion), il avait été condamné à 7 ans de prison pour le viol d'une jeune femme de 23 ans, avant de bénéficier d'une remise de peine (actu 17). Sandrine Rousseau (Verts) a dit sa crainte de voir ce crime "récupéré par les racistes", assorti d'un "NoPassaran" riche en "s".
Et tandis que Retailleau montre ses muscles, Lucie Castets, qui s'estime toujours "candidate à Matignon pour le NFP", déclarait sur BFM être favorable à "la régularisation de tous les sans-papiers, même ceux qui ne travaillent pas".
Marine Le Pen a décidément toutes les chances pour engranger les voix. Et dans sa tenue d'arbitre, elle a le sifflet à la bouche. À preuve, ce couac en 4 temps au gouvernement : 1)Hier matin sur Inter, Antoine Armand (min. Éco) a déclaré qu’il ne travaillerait pas avec le RN, qui "n’appartient pas à l’arc républicain". 2)À midi, Le Pen menace : "le budget arrive, le PM doit aller expliquer à ses ministres la philosophie de son gouvernement car il semblerait que certains n'aient pas encore totalement compris". 3)Recadrage par Barnier de son ministre, après qu'il a appelé Marine Le Pen. 4)Armand précise qu’il va collaborer avec "toutes les forces politiques représentées au Parlement".
En Bref : Philippe Poutou a fustigé le "gouvernement de réac et de gros nuls, exemple Retailleau et son obsession de rétablir l'ordre". Les habitants d'Échirolles apprécieront - La députée Sophia Chikirou (LFI) a été mise en examen pour "escroquerie aggravée et abus de biens sociaux" dans l’affaire des comptes de campagne de La France insoumise en 2017. Sa société Mediascop à facturé ses services 1,16M€à LFI et Chikirou a empoché les bénéfices, soit 64.000€ (Le Monde) À New York où il l'a rencontrée, Elon Musk a déclaré que "Giorgia Meloni est encore plus belle à l'intérieur qu'à l'extérieur" (Metro) Le nombre d'IVG réalisé en France en 2023 a atteint un niveau jamais vu depuis 30 ans (LCI) - Le cours de l'or ne cesse de grimper. L’once est passée de 1.810,75$ à 2.661,86$ en un an – Les peluches sont à la mode. Chiens, ours, petits chats mignons, doudous en tous genres et mignonneries s'accrochent aux sacs, aux vêtements, aux cheveux...
Un peu de douceur donc, pour cette journée humide.
I Started a Joke / The Bee Gees, par MyTerribleFriend
Stéphanie Mesnier-Angeli est journaliste, écrivain et romancière.
Auteur entre autres de Barnabé - Le Roman d'un chat (Librinova, 2021), Tueuses mais pas trop (Fayard, 2015), Les Micros du Canard - avec Claude Angeli - (Editions Les Arènes, 2014).
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