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LE JEU DE L'OIE, par Stéphanie Mesnier-Angeli

"Jeu de l'oie de Nancy", imaginé par Binh Chaumon, cheffe de Projet - Ludothèque Saint-Nicolas de la Ville de Nancy et réalisé en 2022 par le dessinateur-cartographe asniérois, Vincent Brunot

   

 

     Le Jeu de l'oie n'est-il pas fascinant ? Il a en tous cas ses passionnés : les ocaludophiles (mot utile à l'approche de Noël !).

Le Jeu de l'oie symbolise le mystère de la condition humaine et les vicissitudes que subit l'homme de sa naissance à sa mort. Tout se joue entre hasard et nécessité. Soumis au jeté de dés, le joueur évolue dans un labyrinthe initiatique, jalonné de neuf en neuf par la présence de l'oie, jusqu'à la case 63 et son lac sacré. La case 63, c'est le lieu de la révélation.

Révélation de quoi ? De nous-mêmes, de notre destin. C'est notre berceau et notre tombe.

Tout a un sens : l’oie bien sûr (animal mythique s'il en est), les dés, la spirale du parcours, certaines cases comme le pont, l’hôtel, le puits ou la mort... À eux tous, ces symboles mettent en scène la quête de connaissance intime du joueur, sa progression initiatique à travers les degrés de la conscience. Une élévation du profane vers le sacré.

Tout se joue-t-il sur un coup de dés ? Ou faut-il penser avec Mallarmé qu'un coup de dés, jamais, n’abolira le hasard ?...

 


Jeu de l'oie consacré au patrimoine de la ville de Nancy : https://www.instagram.com/vincentbrunot/p/CiKt8IqjF6o/ / http://vincentbrunot.fr/


 Stéphanie Mesnier-Angeli est journaliste, écrivain et romancière.

Auteur entre autres de Barnabé - Le Roman d'un chat  (Librinova, 2021), Tueuses mais pas trop (Fayard, 2015).

Egalement co-auteur de livres politiques (avec Claude Angeli): Les Micros du Canard (Les Arènes, 2014), En basse campagne (Grasset, 2002), Chirac, père et fille (Grasset, 2000), Fort Chirac (Grasset, 1999), Sale Temps pour la République (Grasset, 1997), Le Nid de serpents: bataille pour l'Elysée 1993-1995 (Grasset, 1995), Notre allié Saddam (Orban, 1992).

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