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I AM NOT AN ELEPHANT! I AM NOT AN ANIMAL! I AM... A HUMAN BEING! I AM A MAN!, avec Stéphanie Mesnier-Angeli

«Imaginez toutes les choses merveilleuses qui se produiront lorsque je reviendrai à la Maison-Blanche »– Donald Trump.

 

     La France serait-elle devenue cette «île des pingouins», imaginée par Anatole France, perdue dans ses brumes et ses querelles de bottes de foin ? Pendant que la France hésite entre «suspendre» ou «repousser» la réforme des retraites, et s'interroge sur le nombre de jours de carence pour ses fonctionnaires, aux États-Unis, dans une centaine d'heures, Donald Trump aura pris les commandes. «Nous n'avons encore rien vu de ce qui nous attend», avertit l'Opinion, qui ajoute : «Nous ne sommes pas prêts».

Il n'a fallu que 18 jours au 43e Président américain pour nommer son cabinet. Un record. Il s'apprête à signer plus de 100 décrets au premier jour de son mandat. Et avant même d'être en fonction, il a déjà obtenu un cessez-le-feu à Gaza. Car la trêve est bien plus l'œuvre de Trump que celle de Biden.

«Netanyahou n'aurait jamais cédé à Biden», assure Gershon Baskin, négociateur israélien, dans Le Figaro. «Trump voudrait obtenir le Nobel de la paix», estime la politologue américaine, Maya Kandel. «Les négociations n'auraient pas abouti sans Trump», déclare David Khalfa, codirecteur de l'Observatoire du Moyen-Orient. Steven Witkoff, son émissaire, s'est montré d'une brutalité sans nom, et «n'a laissé aucun choix au PM israélien» (Haaretz). De son côté, Trump a «promis l'enfer» aux Palestiniens s'ils ne relâchaient pas les otages, et puis quelques promesses ont été faites...

Devant le Sénat, Marco Rubio, prochain secrétaire d'État de Trump, a déclaré que «la nouvelle administration serait la plus pro-israélienne de l'histoire des États-Unis». Selon les experts, Trump pourrait autoriser des frappes en Iran, et s'opposera à toutes les résolutions de l'ONU défavorables aux colonies. L'annexion de la Cisjordanie, voire d'une partie de Gaza, pourrait être au programme (RFI, La Croix).

Si la guerre à Gaza s'achève, une commission d'enquête sera mise en place et Nethanyahou devra «assumer ses responsabilités dans le 7 octobre» (...) Israël doit comprendre qu'il faut protéger ses frontières non pas avec une surveillance électronique, mais avec des hommes» (Gershon Baskin dans Le Parisien).

 

   L'hommage public à Jean-Marie Le Pen, en l'église du Val-de-Grâce, hier, avait tout d'un festival de cannes. Le gratin de la droite nationaliste la plus radicale, les "vrais de vrais", les fidèles qu'en Bretagne on avait tenus à distance pour ne pas gâcher la photo, étaient là. Les Gollnisch, Mégret et Villiers, mais aussi Massimo Magliaro, du MSI (le parti néofasciste italien auquel le FN a emprunté la flamme de Mussolini), ou Yvan Benedetti, ex-leader du mouvement pétainiste l'Œuvre française. Sans oublier Henry de Lesquen (raciste assumé, ex-président de Radio Courtoisie) et Alain Soral.

Le service d'ordre du RN a refoulé sur la petite place en face de l'église, un certain nombre de figures non grata. Parmi les skinheads, les nostalgiques des guerres coloniales et du Maréchal, ça grognait sévère contre «les filles Le Pen» et contre «la classe politique enjuivée jusqu'à la moelle». Voyant passer Éric Zemmour, un vieux de la vieille a ironisé : «Avec tous les antisémites qu'il y a dans le coin, il n'a pas peur celui-là !». Jérôme Bourbon, directeur de Rivarol, a protesté : «C'est incroyable que ce soit les plus fidèles, notamment sur la question juive, qui soient interdits d'entrer !». Jean-Yves Le Gallou, à l'origine du concept de préférence nationale, Thomas Joly, président du Parti de la France, et Dieudonné, sans doute le seul Noir de l'assistance, bracelet électronique au pied, faisaient partie des "parias". Dieudonné a rappelé que Le Pen était le parrain de la fille, et ricané : «Je suis plus Jean-Marie que Charlie». On s'en doutait

 

   Depuis le 10 décembre, la Gaité lyrique à Paris est occupée par 300 migrants d'Afrique subsaharienne. Les spectacles ont été annulés, les recettes sont inexistantes, et l'institution culturelle, qui emploie 70 salariés, se dit au bord de la faillite... L'extraordinaire de la situation est que la direction, qui reçoit chaque année 3,2M€ d'argent public, soutient cette occupation, estimant «les revendications légitimes (...) Il faut déconstruire les préjugés sur l'accueil en France». De son côté, Anne Hidalgo, maire de Paris, refuse d'intervenir en raison de «la mission citoyenne du lieu». Les migrants, majeurs, protestent contre le mauvais accueil dont ils font l'objet en France : «L'évaluation quand on arrive ici est raciste, on n'a droit à rien» (Le Parisien, Le Figaro).

 

   «Prions ensemble pour que les migrants qui fuient les guerres ou la faim puissent trouver l'hospitalité dans les pays d'accueil», a enjoint le bon pape François.

Étrangement, la cité du Vatican vient de durcir les sanctions contre les personnes qui tentent d'entrer illégalement sur son territoire (CNews).

 

   En Bref : Sur les 33 otages à Gaza, seuls 23 seraient vivants... - Emmanuel Macron est à Beyrouth. Il faut bien qu'il s'occupe - «Les frontières, c'est comme si les oiseaux, ils volent et d'un coup, tu as un grillage. Et là on te dit, frérot, t'as pas le droit d'aller dans l'arbre en face». Sébastien Delogu, politologue insoumis en herbe. Et quand je dis en herbe... - Maxence Laurent, candidat LFI aux sénatoriales l'an dernier, rejoint le RN (il n'est pas le premier) - Après avoir été interdit d’exercer la médecine, Didier Raoult se reconvertit dans la vente de cosmétiques anti-âge - Les moins de 35 ans investissent de plus en plus en Bourse - Les décès dus à la grippe sont «en nette augmentation en France» et le pic de l'épidémie n'est pas encore atteint.

David Lynch est mort. Grand cinéaste et immense rêveur, il nous laisse Elephant Man, Dune, Blue Velvet, Sailor & Lula, Twin Peaks, Lost Highway, Mulholland Drive… Même la Nasa est en deuil : "«En mémoire de David Lynch, nous continuerons d'explorer l'au-delà et l'inconnu. Nous nous concentrerons non pas sur la perte, mais sur ce que nous avons gagné au cours des années où nous avons partagé cette planète avec toi. Nous te reverrons dans nos rêves.»


Stéphanie Mesnier-Angeli est journaliste, écrivain et romancière.

Auteur entre autres de Barnabé - Le Roman d'un chat  (Librinova, 2021), Tueuses mais pas trop (Fayard, 2015).

Egalement co-auteur de livres politiques (avec Claude Angeli): Les Micros du Canard (Les Arènes, 2014), En basse campagne (Grasset, 2002), Chirac, père et fille (Grasset, 2000), Fort Chirac (Grasset, 1999), Sale Temps pour la République (Grasset, 1997), Le Nid de serpents: bataille pour l'Elysée 1993-1995 (Grasset, 1995), Notre allié Saddam (Orban, 1992).

 

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