Il y a 80 ans, l'Armée rouge entrait dans le camp d'Auschwitz-Birkenau et les alliés dans ceux de Dachau et de Bergen-Belsen. L'horreur au milieu du chaos.
« Une découverte accidentelle », rappelle l'historien Alexandre Bande dans l'Opinion : « Ils ne s'attendaient pas à trouver ce qu'ils ont découvert ». Il est donc abusif de parler de « libération, même si pour les rescapés, c'est une sortie de l'enfer ». Le Figaro ajoute : « Le dessein méthodique d'exterminer les juifs, comme éternels boucs émissaires de l'Histoire, provoqua un ébranlement métaphysique ». Mais « les derniers témoins se font rares » (DNA, Le Temps), leurs voix faiblissent avant de s'éteindre. « Sans témoins vivants, qui perpétuera la mémoire de l'Holocauste ? » (Die Presse). « Le souvenir survivra », assure La Stampa, optimiste.
« Rien n'est comparable à la Shoah, ne galvaudons pas le mot génocide comme c'est le cas actuellement », estime Il Foglio. Alors que les actes antisémites se multiplient, il faut admettre que « ni l'enseignement de l'Histoire ni les lois mémorielles » n'ont mis fin au fléau. « On peut craindre qu'Auschwitz ne soit qu'une page d'horreur parmi d'autres dans un long récit indifférencié de catastrophes », déplore Georges Bensoussan (Le Figaro). Dans certains collèges et lycées, les professeurs hésitent à enseigner ce chapitre face à des « élèves qui contestent son intérêt ou sa réalité ». Ou qui sont tout simplement antisémites : « On ne veut pas d'une juive comme prof », s'est entendu dire une enseignante (Le Parisien). Le discours actuel n'y est pas pour rien. « Accuser aujourd'hui l'État juif de génocide, c'est retourner contre les juifs et de façon perverse le désastre qui les a frappés, mais c'est surtout légitimer par avance la disparition de leur État », accuse Bensoussan.
Le Hamas a profité de la libération de 4 otages israéliennes à Gaza pour se mettre en scène et « surjouer son retour en force ».
Il s'agit de montrer que les djihadistes demeurent « maîtres de l'enclave, alors que l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas veut en assurer la future gouvernance » (l'Opinion). Mais Trump a d'autres projets. Il veut déplacer les Gazaouis vers l'Égypte et la Jordanie, dans le cadre d'un « plan de Paix ». Selon le Président US : « On parle d'environ 1,5M de personnes. On fait tout simplement le ménage là-dedans. Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer » (RFI, WSJ).
"Un adolescent de 14 ans tué à Paris après avoir refusé de se faire prendre son téléphone », titre Le Monde. « Refuser de se faire prendre », vraiment ? On lui a demandé gentiment ?... Élias, 14 ans, qui se promenait avec son copain Samuel, s'est fait poignarder à mort par deux jeunes de 16 et 17 ans qui voulaient lui voler son portable. Les agresseurs, déjà connus pour « vols avec violence, extorsions avec violence et port d'arme blanche » devaient comparaitre cet été devant la justice. L'arme a été retrouvée au domicile de l'un d'eux. Selon Le Parisien, ils vivent dans des logements sociaux du XIVe (la mairie en a instauré 31%), et bénéficient d'aides des services sociaux. Sur BFM, la maire écologiste a confirmé que les assassins étaient bien connus, avant de vanter les « très beaux équipements sportifs de l'arrondissement » et d'encourager les parents à « ne pas avoir peur » d'y envoyer leurs enfants.
Dans le même style, interrogé sur les ravages du narcotrafic, son collègue Éric Piole, maire écologiste de Grenoble, a évoqué sur France Info la nécessité de « trouver un modus vivendi avec les dealers », déplorant qu'ils soient de plus en plus puissants et organisés... Mais où vivent ces élus ?
À Villeneuve-Saint-Georges, l'Insoumis Louis Boyard (qui n'y vit pas) et sa liste communautariste arrivent en tête de l'élection municipale avec 24,8% des voix. Juste devant la candidate LR qui obtient 22,7%. Un tiers seulement des électeurs s'est déplacé, et rien n'est joué pour le second tour. Le candidat PS-PC-Vert apportera-t-il ses 20,6% à son allié de la Nupes ? Sur la liste de Boyard, figure Mohammed Ben Yakhlef, qui s'était réjoui des massacres du 7 octobre en Israël, comparant les Palestiniens du Hamas à des « résistants » (Libé, BFM).
Trump n'est pas en fonction depuis une semaine, que les photos des migrants expulsés, embarquant menottés dans des avions militaires, font la Une des médias. Face aux refus des gouvernement colombien et mexicain, Trump a relevé les droits de douane et bloqué la délivrance de visas, ce qui a fait rapidement plier les deux gouvernements. Le Mexique construit en urgence des camps d'accueil pour ses rapatriés, Trump prévoit d'envoyer 10.000 soldats à la frontière. L'offensive trumpienne « inquiète les migrants africains vivants aux USA » (RFI), et a entraîné de nombreuses protestations, notamment de la part du Président Lula, au Brésil. Trump, lui, a demandé à son administration d'accélérer le rythme, à 1.500 arrestations quotidiennes (The Guardian).
En Bref : Un juge fédéral américain a suspendu le décret de Donald Trump remettant en cause le droit du sol, l'estimant « manifestement anticonstitutionnel » - L'Académie des César renforce les règles contre les violences sexuelles - Bercy envisage la création de plus de 2.200 postes dans la fonction publique d'État en 2025, là où il était prévu d'en supprimer... 2.200 - Face à la « dégradation » et « l'obsolescence » du Musée du Louvre, Macron annonce prendre les choses en main. Mona Lisa est sauvée - Netanyahou retarde le retrait de son armée du Sud Liban. Mais en dépit de 22 morts, hier, Washington a obtenu le maintien du cessez-le-feu jusqu’au 18 février - Pour Manuel Valls, « l'immigration nécrose Mayotte » - Selon une étude de l'Université de Harvard, les gros mangeurs de charcuterie ont un risque de démence accru de 13% - Mais selon une étude japonaise, l'orge peut soulager la constipation et réduire la graisse végétale. Bon appétit !
La petite fille au manteau rouge longtemps nous hantera.
Stéphanie Mesnier-Angeli est journaliste, écrivain et romancière.
Auteur entre autres de Barnabé - Le Roman d'un chat (Librinova, 2021), Tueuses mais pas trop (Fayard, 2015).
Egalement co-auteur de livres politiques (avec Claude Angeli): Les Micros du Canard (Les Arènes, 2014), En basse campagne (Grasset, 2002), Chirac, père et fille (Grasset, 2000), Fort Chirac (Grasset, 1999), Sale Temps pour la République (Grasset, 1997), Le Nid de serpents: bataille pour l'Elysée 1993-1995 (Grasset, 1995), Notre allié Saddam (Orban, 1992).
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