Voici la Revue de presse de fin de semaine de notre amie Stéphanie Mesnier-Angeli. Merci à elle de continuer à nous la délivrer très généreusement depuis septembre dernier. Sachant qu'elle traverse des "aventures" qui n'ont rien de prudhommesques, qui l'ont conduit une nouvelle fois cette semaine à se présenter à un nouveau bureau de conciliation du Conseil des Prudhommes dans une affaire l'opposant à son employeur (Le Canard Enchaîné). Future audience (enfin) fixée le 16 juillet. « Ça semble un détail, écrit-elle, mais d'avoir enfin une date, c'est énorme pour nous autres, les moussaillons embarqués depuis des mois (plus de deux ans, dans mon cas), qui pouvons enfin crier "Terre ! Terre !". Le 16 juillet... Ça sent l'été, les bouquets de marguerites et le bal des pompiers ! Mon avocate est divinement ravie. Telles deux collégiennes, nous nous enfuyons pour fêter ça en mangeant des crêpes. On a les victoires qu'on peut. ». Avec tout notre soutien.
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« Je suis très fier de proposer de renommer le Congrès américain en Douma américaine ». Avec l'humour du désespoir, l'élu républicain Jack Kimble a souligné le nouveau statut de l'Amérique.
Il n'a fallu en effet que 10 jours au 47e président des États-Unis pour s'aligner sur le Kremlin, planter un poignard dans le dos de Zelesnky et tourner le dos à ses alliés.
Dans un long entretien accordé à plusieurs médias russes, Poutine estime que « le partage de l’Ukraine marquera le retour du temps des Empires », et que « la normalisation » avec Washington signera « la vassalisation définitive du continent » européen.
Trump se plie à toutes les demandes de Poutine. Lequel s'en réjouit et annonce que les entreprises américaines « préparent leur retour" en Russie. Comme le vice-président US Vance, il accuse les dirigeants européens d'« hystérie » collective et rejette sur eux la responsabilité de la guerre en Ukraine.
Hans Stark, politologue et professeur à la Sorbonne, estime (il n'est pas le seul), « qu'il n'est pas sûr que l'Europe ait 5 à 8 ans devant elle » (Le Grand Continent).
Restaurer la grandeur de l'Amérique, c'est donc se coucher devant les Russes ? Trump refuse que le communiqué commun du G7, qui doit être publié le 24 février (3e anniversaire de l'invasion russe), dénomme la Russie comme agresseur dans la guerre contre l'Ukraine (FT). « C'est un renversement d'alliance », estime Le Figaro.
Autre info, non encore confirmée, mais qui court la presse allemande, britannique et américaine, Trump aurait cédé aux demandes de Poutine de retirer les troupes US de tous les pays ayant adhéré à l'OTAN après 1990 (chute du Mur de Berlin). Soit l'Albanie, la Bulgarie, la Croatie, la Tchéquie, l'Estonie, la Finlande, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, le Monténégro, la Macédoine du Nord, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède. Des préparatifs seraient en cours en Italie, en vue d'un éventuel retrait des forces américaines du Kosovo.
Le Washington Post voit deux raisons à cette décision : complaire à Poutine et réaliser des économies. Trump a ordonné au Pentagone des « coupes budgétaires radicales » (8% du budget de la Défense). Il veut consacrer cet argent à un nouveau « dôme de fer", un projet de bouclier antimissile « irréalisable et très cher », selon les experts.
Selon l'ONG Global Witness, X et TikTok ont « largement amplifié » les contenus liés à l'extrême droite allemande (+64% et +78%), afin d'influencer les élections de dimanche. Si l'on en croit les sondages, un Allemand sur cinq s'apprête à voter dimanche pour l'AfD, soutenue par Musk et Vance. Mais le chrétien-démocrate Friedrich Merz, conservateur pro-européen, devrait devenir le prochain chancelier (La Croix, Politiken).
La Cour des comptes a publié hier son rapport sur les retraites, et il est sans surprise. « Un état des lieux alarmant » (Les Échos). « vers une nouvelle réforme ? » (La Dépêche). Après un excédent de 8,5Mds€ en 2023, le déficit des régimes de retraite va plonger rapidement : 6,6Mds€ cette année puis 15Mds€ en 2035 et « autour de 30Mds€" en 2045. Une « dégradation nette, rapide et croissante ». Certes, disent les rapporteurs, la réforme Borne de 2023 a eu des effets « positifs, mais limités ». Et « il faudra fatalement de nouvelles mesures et de nouvelles réformes, car le statu quo est impossible ».
« Je suis chômeur, j'ai tout perdu, y compris le sommeil ». Vous vous souvenez de Julien Bayou ? La vie et la carrière du député et patron des Verts ont été brisées par les plaintes d'une ex-compagne psychologiquement fragile, pilotée par Sandrine Rousseau. « Anatomie d'un lynchage médiatique et politique », titre Le Point. Le Parquet de Paris a classé les plaintes, non par manque de preuves, mais pour « absence d'infraction ». Julien Bayou n'a rien fait, il n'a rien à se reprocher, mais son honneur est ruiné. Violant la présomption d'innocence, Rousseau l'avait accusé sur France 5 d'avoir « des comportements de nature à briser la santé morale des femmes ». La cellule d'enquête des Verts a refusé d'entendre Bayou, malgré ses 7 demandes. Et la même Rousseau a péroré ensuite que « M. Bayou n'a pas été innocenté puisqu'il n'y a pas eu d'enquête ». À de multiples reprises, elle est remontée au front pour enfoncer son collègue. Aujourd'hui, la justice est passée, mais Bayou est sonné : « On peut tuer socialement un homme, c'est la grande leçon de cette affaire » (Le Point).
Lors de la répugnante "cérémonie" pour la restitution des corps de la famille Bibas, le cercueil contenant les restes du bébé Kfir était porté par 4 terroristes palestiniens représentant le Hamas, le jihad islamique, le FPLP et le Fatah. Et l'horreur se poursuit. « Stupeur en Israël », titre Le Parisien : Les résultats des autopsies montrent que ce n'est pas le corps de Shirir Bibas (la mère) qui a été rendu, et que les deux petits, Kfir et Ariel, n'ont pas été tués par un bombardement, mais assassinés durant leur détention (RTL).
En Bref : Nouvelle cible de Trump : les handicapés et le secteur de l'Éducation qui font l'objet de coupes budgétaires drastiques - Dans Le Monde, une remarquable enquête sur l'effacement de la littérature ukrainienne voulue par les Russes - Une fronde d'une ampleur inédite secoue les Verts, contre les méthodes de Marine Tondelier : accusations d’éradication d’opposants, révision des statuts à sa sauce, etc. (Politico) - Quelqu'un a-t-il vu la série Zero day avec Robert de Niro qui débutait hier soir ? Selon Challenges, en France, une personne sur 3 de plus de 65 ans vit seule dans son logement - Le Carnaval de Venise a commencé, et c'est la saison des bals à Vienne - Les gels douche, shampoings et autres objets confisqués dans les aéroports seront désormais redistribués à des associations.
De la contrebasse (encore), avec l'irrésistible Avishai Cohen, auteur et compositeur de jazz israélien.
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Stéphanie Mesnier-Angeli est journaliste, écrivain et romancière.
Auteur entre autres de Barnabé - Le Roman d'un chat (Librinova, 2021), Tueuses mais pas trop (Fayard, 2015).
Egalement co-auteur de livres politiques (avec Claude Angeli): Les Micros du Canard (Les Arènes, 2014), En basse campagne (Grasset, 2002), Chirac, père et fille (Grasset, 2000), Fort Chirac (Grasset, 1999), Sale Temps pour la République (Grasset, 1997), Le Nid de serpents: bataille pour l'Elysée 1993-1995 (Grasset, 1995), Notre allié Saddam (Orban, 1992).
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