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LUNDI 24 février, Par Stéphanie Mesnier-Angeli

     Voilà trois ans, Poutine ordonnait l'invasion de l'Ukraine. Il comptait prendre Kiev en trois jours.

 

   En Allemagne, Poutine et Musk ont perdu les élections. Aux États-Unis, Trump entame sa purge dans l'armée et vire le chef d'état-major. En Ukraine, Zelensky propose de démissionner contre une paix sûre pour son pays. Et en France, on échangerait volontiers avec Alger un Boualem Sansal en grève de la faim contre une assassin visé par une OQTF, « refusé à 10 reprises »par son pays d'origine.

 

   Avec 28,6% des voix, les conservateurs (CDU) arrivent en tête, devant l'extrême droite (AfD, 20,8%) qui réalise un score historique. Les sociaux-démocrates d'Olaf Scholz s'effondrent (16,4%).

Dans son discours, le futur chancelier a éreinté  «les ingérences de Washington dans l'élection allemande, pas moins scandaleuses que celles de Moscou ». Et a affirmé son intention de «prendre son indépendance » vis-à-vis de Washington. «Développer une capacité de défense européenne autonome est pour moi une priorité absolue » (RFI).

 

   La percée de l'AfD coïncide avec la carte de l'ex-Allemagne de l'Est, et s'explique surtout par l'inquiétude de la population face à l'immigration. En revanche, pour l'ensemble des électeurs, les sujets de préoccupation sont, dans l'ordre : paix et sécurité, économie, réfugiés et asile, retraites, climat (Rheinische Post).

Mais 70% des Allemands ne veulent pas de l'AfD au gouvernement (France 24). Le leader de la CDU, Friedrich Merz, a exclu toute alliance avec les nationaux-populistes, et pourrait former une coalition avec le SPD (Le Monde). «Au plus tard à Pâques », a-t-il déclaré (Die Welt).

L'un des slogans de campagne de l'AfD a été «Alice für Deutschland ». C'est à la fois une référence au prénom de sa leader, Alice Weidel, mais aussi un hommage appuyé au slogan des S.A. (groupe paramilitaire nazi) «Alles für Deutschland » ("Tout pour l’Allemagne"). Durant la campagne, les clins d'œil de l'AfD au passé nazi ont été nombreux et assumés (Grand Continent).

Voilà. Et pendant ce temps, à Washington, au CPAC, la grande conférence des conservateurs américains, Steve Bannon, conseiller historique de Donald Trump et idéologue de la droite dure, levait le bras à la manière des nazis, de manière totalement assumée...

 

   «Donald Trump incarne aux États-Unis un vent de liberté qui souffle sur toutes les démocraties », a déclaré Bardella, rentré à Paris après le salut nazi de Steve Bannon, un ami de sa patronne. N'aurait-il pas confondu «vent de liberté » et mauvaise haleine ? En tout cas, ça décoiffe :

Une «censure conservatrice sans précédent » purge les bibliothèques (France 24). Ambassades et consulats ont été sommés de résilier leurs abonnements aux médias «non essentiels », tels que Politico, le NY Times, Reuters, The Economist, Bloomberg, Associated Press... Associated Press n'a plus accès aux conférences de presse de la Maison Blanche, car elle refuse dans ses dépêches de changer le Golfe du Mexique en «Golfe d'Amérique » (Le Figaro). Jocelynn Rojo Carranza, une fillette d'origine mexicaine de 11 ans s'est suicidée à cause du harcèlement qu'elle subissait depuis les annonces par Trump de «déportations massives" des "parasites" (BFM)

 

   «Paris met la pression sur Alger » (Le Parisien). Bruno Retailleau appelle à créer un «rapport de force » avec l'Algérie et à «revoir en profondeur » la politique migratoire française. À Mulhouse, un clandestin algérien a attaqué plusieurs personnes au couteau, tuant Lino De Sousa Loureiro, un courageux Portugais de 69 ans qui tentait de s'interposer. Cet OQTF était déjà condamné, notamment pour apologie du terrorisme. Il avait appelé les musulmans à prendre les armes contre les «mécréants ». Comment admettre qu'il se promenât en liberté ?

Dans les jours prochains, "l'influenceur" algérien Doualemn, que la France ne parvient pas à expulser, et déjà condamné six fois, sera jugé, une fois de plus, pour ses diatribes ultra-violentes. Et après ?

 

   Les Français épargnent comme des écureuils, et un nouveau record vient d'être enregistré (hors Covid). Selon les experts, s'ils sont précautionneux, c'est notamment parce qu'ils doutent de percevoir la retraite promise. Beaucoup ont déjà opté pour la retraite par capitalisation : le Plan Épargne Retraite (PER) cartonne (11,2M de souscriptions), et devenir propriétaire de son logement reste un objectif.

Les Échos rappellent que les syndicats qui sont vent debout contre la retraite par capitalisation siègent au conseil d'administration du seul «fonds de pension » français. Car oui, il en existe un. Et il est réservé aux fonctionnaires. L'ERAFP, gère la retraite par capitalisation de 4,5M de fonctionnaires...

 

   En Bref : Eric Lombard (Min. Economie) se dit «plutôt » favorable à une augmentation de la contribution des retraités, car ils ont «un niveau de vie, en moyenne, supérieur (à celui) des salariés » - Symbole de «l'offensive contre la culture », Trump s'est nommé président du Kennedy Center, qui organise 2.000 événements par an (Le Figaro) - Le Hamas accepterait de libérer davantage d'otages en échange d'une prolongation du cessez-le-feu pendant le ramadan (Jerusalem Post). Et en Cisjordanie, Israël «vide des camps de réfugiés » et déploie des chars (Arab News) - Alibaba a annoncé qu'il comptait  «investir agressivement » dans l'IA. Ça fait peur - Les ventes de sandales Birkenstock sont en forte hausse (c'est pas moi) - En Angleterre, «Des médecins s'inquiètent du taux de constipation des enfants en primaire ». C'est soit le Brexit soit l'élection de Trump - Si un long voyage en avion vous attend, Vogue Magazine recommande d'emporter des bas de contention, un bon livre, des bonbons au CBD, un masque hydratant, une couverture toute douce, un baume à lèvres, vos Airpods, votre AirTag, un carnet de notes... Il ne manque que le parachute.

Disparition de Bill Fay, auteur sensible de quelques albums magistraux dans les années 70, mais qui, personnellement, me donne un peu envie de sauter par le hublot.


 

Stéphanie Mesnier-Angeli est journaliste, écrivain et romancière.

Auteur entre autres de Barnabé - Le Roman d'un chat  (Librinova, 2021), Tueuses mais pas trop (Fayard, 2015).

Egalement co-auteur de livres politiques (avec Claude Angeli): Les Micros du Canard (Les Arènes, 2014), En basse campagne (Grasset, 2002), Chirac, père et fille (Grasset, 2000), Fort Chirac (Grasset, 1999), Sale Temps pour la République (Grasset, 1997), Le Nid de serpents: bataille pour l'Elysée 1993-1995 (Grasset, 1995), Notre allié Saddam (Orban, 1992).

 

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