
« Le populisme est la maladie de la démocratie. Le nationalisme est incompatible avec la démocratie, la liberté est la prospérité » – Mario Vargas Llosa (1936-2025).
Une frappe russe a fait au moins 34 morts et de nombreux blessés à Soumy, en Ukraine. Dans Le Parisien, Bernard-Henri Levy parle de « Guernica ». « Horrible », a consenti Donald Trump depuis Air Force One. Le président américain y voit la preuve qu'il est « urgent de mettre fin à cette guerre ». Aux conditions de Poutine, bien sûr. Selon Steve Witkoff, l'émissaire spécial qui a dîné au Kremlin vendredi, il faut « céder à la Russie les quatre régions de l'est de l'Ukraine envahies en 2022 » (Reuters). Keith Kellogg, l'autre émissaire de Trump, a estimé que ce nouveau bombardement russe « dépass(ait) les limites de la décence ».
Paul Evans
Dans le Times, il évoque une « partition de l'Ukraine comme à Berlin après la Deuxième Guerre mondiale". Soit « des forces européennes qui se tiendraient à l’ouest du fleuve Dniepr, tandis que les forces russes s'installeraient à l’est ».
D'abord inflexible face à la Chine, grand fabricant de smartphones et d'ordinateurs, Trump a fini, vendredi soir, par céder aux pressions et par exempter ces appareils. À plus de 3.000$ l'iPhone, le risque était grand de contrarier le consommateur (et l'électeur) américain. Mais Trump a souligné que ces exemptions étaient « provisoires", introduisant plus de confusion que de soulagement. « Le mal est fait », constate l'Opinion. Et la « pause » instaurée par Trump dans son obsession sur les droits de douane n'est « ni un armistice ni une inflexion ». Trump s'est félicité : « Ma politique tarifaire fonctionne vraiment bien ». Avant de menacer : « Aucun pays n'est tiré d'affaire ».
Trump a commis l'exploit de créer une crise économique mondiale. Et de se tirer une balle dans le pied : le dollar a chuté, il n'est plus une valeur refuge car la confiance est morte. Et les taux d'intérêt remontent.
La Chine, elle, va taxer à 125% les importations américaines. Xi Jinping a entamé une opportune tournée au Vietnam, en Malaisie et au Cambodge. Face au chaos créé par Trump, il veut renforcer ses alliances économiques régionales (China Daily).
Nouvelle agression antisémite à Villeurbanne. Un homme portant une étoile de David a été frappé et filmé par deux individus. Et dans la banlieue de Toulouse, un McDonald en construction a été incendié pour « soutenir la cause palestinienne" » par un groupe baptisé « Les Frites insoumises » (LFI), qui reproche à l'enseigne son soutien à Israël après les massacres du Hamas, le 7 octobre (voir l'analyse de Jérôme Fourquet dans Le Figaro). « Contre l'antisémitisme, le devoir est de parler pour ne pas être complice », écrit l'Opinion. L'an dernier, les actes antisémites ont flambé de 340% rien qu'à Paris. Les juifs, qui représentent moins de 1% de la population mondiale, sont victimes de 60% des agressions racistes.
Que faire avec l'IA ? Des "starter pack" ! C'est la folie du moment chez les ministres, les députés, et même au Medef. Nos génies nationaux utilisent l’IA pour se représenter comme un jouet sous emballage, avec quelques accessoires symbolisant leurs activités (France Info).
Au Royaume-Uni c'est une autre histoire. Le gouvernement recourt à l'IA pour « prédire les meurtres et identifier les criminels potentiels ». Seules les personnes ayant au moins une condamnation pénale verront leurs données intégrées dans l'algorithme (The Guardian).
Lors d'un entretien à Legend, Sébastien Chabal, icone du rugby français, a confié n'avoir « aucun souvenir d'une seule seconde d'un match » qu'il a joué. Il ne se souvient pas non plus de la naissance de sa fille. Il souffre d'encéphalopathie traumatique chronique provoquée par des traumas crâniens répétés durant plusieurs années. Le rugby est l'un des sports les plus brutaux qui soit, et à la suite de Chabal, de nombreux joueurs, tels Quentin Garcia et Alix Popham, ont avoué leurs problèmes de santé : dommages sur leurs boites crâniennes, commotions, troubles cognitifs, amnésie, démence (Le Parisien).
De plus, les pros comme les amateurs n'hésitent plus à « franchir la ligne blanche ». La cocaïne fait des ravages dans les vestiaires et « gangrène l'ovalie » (France 2, L'Équipe).
Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature et membre de l'Académie française, est décédé à 89 ans, à Lima. Jeune, il milita aux côtés des communistes péruviens contre la dictature du général Odría, avant de devenir journaliste. Il adhéra d'abord à la Révolution castriste avant de la combattre, puis, sans renier ses engagements humanistes, il s'éloigna du socialisme et se tourna vers le libéralisme. Fasciné par Malraux, Flaubert, Hemingway et Faulkner, son activité littéraire se confondit toujours avec son engagement personnel. Démocrate lucide, écrivain à la plume libre, Vargas Llosa laisse une œuvre himalayenne.
En Bref : En Israël, 1.000 pilotes de chasse de réserve ou à la retraite ont signé un appel à arrêter la guerre à Gaza et à conclure un accord pour libérer les otages. Ceux qui étaient d’active ont été renvoyés par l’état-major (AP) - L'Algérie demande l'expulsion de 12 agents de l'ambassade de France. Y'a pas à dire, ça s'arrange... - Victoire à l'élection présidentielle du Gabon, avec un modeste 90,35% des voix, du général putschiste Brice Clotaire Oligui Nguema, ancien chef de la police d'Omar Bongo et qui a jeté le fils, Ali, aux oubliettes - Le gouvernement français cherche « 40 à 40Mds€ d'économies » pour boucler le budget 2026. Qui dit mieux ? - Georgia Meloni recevra le délicieux JD Vance vendredi, à Rome. Avec plus d'égards que les Groenlandais, on n'en doute pas - Le nombre d'utilisations du mot "Je" dans les ouvrages français a plus que quadruplé en 15 ans. À l'inverse, l'utilisation du mot "nous" est en baisse - un tiers des collégiens français ne va pas aux toilettes de son établissement, trop sales (BFM) - Face à la concurrence des fraises espagnoles, les producteurs français vous demandent un geste patriotique : « Mangez des fraises ! » (françaises).
Le retour de Peter Gabriel

Stéphanie Mesnier-Angeli est journaliste, écrivain et romancière.
Auteur entre autres de Barnabé - Le Roman d'un chat (Librinova, 2021), Tueuses mais pas trop (Fayard, 2015).
Egalement co-auteur de livres politiques (avec Claude Angeli): Les Micros du Canard (Les Arènes, 2014), En basse campagne (Grasset, 2002), Chirac, père et fille (Grasset, 2000), Fort Chirac (Grasset, 1999), Sale Temps pour la République (Grasset, 1997), Le Nid de serpents: bataille pour l'Elysée 1993-1995 (Grasset, 1995), Notre allié Saddam (Orban, 1992).
Stéphanie Mesnier-Angeli est une contributrice du PRé et livre cette Revue de presse depuis septembre 2024.
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