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LE JEU DE L'OIE, par Stéphanie Mesnier-Angeli

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L'OEIL DU CYCLONE, par Stéphanie Mesnier-Angeli

 

     Le cyclone Chido a dévasté Mayotte, faisant « plusieurs centaines de morts, voire quelques milliers », selon le préfet de ce département d'outre-mer, le plus pauvre de France. Le bilan sera difficile à établir, d'autant que la tradition musulmane, «  très ancrée dans l'île », veut que les morts soient enterrés dans les 24 heures (le préfet). « Une vision de fin du monde », écrit Libé. Les images sont apocalyptiques : bidonvilles ravagés, routes éventrées, hôpital noyé...

Les secours peinent à se rendre sur place.

À Mayotte, 42% de la population vit avec moins de 160€/mois. Un tiers de l'habitat est composé de bidonvilles. Les cadavres sont encore chauds que Mélenchon tente déjà une récupération politique, accusant « le pouvoir méprisant et incapable, occupé par son nombril ». Ce qui a provoqué sur CNews une sacrée colère d'Estelle Youssoufa, députée Liot élue à Mayotte. Elle a rappelé que, l'an dernier, la gauche s'était opposée à "l'opération Wuambushu" contre l'habitat illégal insalubre, l'insécurité et l'immigration clandestine. « Aujourd'hui, ces bidonvilles sont des cimetières à ciel ouvert, et les Insoumis, où sont-ils pour nous aider ? » a demandé la députée, très émue.

Était-ce bien une bonne idée de faire de Mayotte un département français, une sorte de miroir aux alouettes, concentrant sur lui bien des malheurs ? « Tous les voyants étaient au rouge, mais l’UMP comme le PS y croyaient : les Mahorais devaient être pleinement intégrés à la France. Nicolas Sarkozy a fait un pari politique hasardeux, qui coûte cher » (Marianne). « Passer à un système de prestations ou de salaires équivalent à celui de la France serait irresponsable. Tout le système économique et social éclaterait, sans parler de l’immigration qui s’ensuivrait », avait annoncé en vain Michèle Alliot-Marie (min. Intérieur), en 2009.

 

   À lire la presse du jour, la nomination de François Bayrou à Matignon (4e PM en un an) ne suscite guère l'enthousiasme. LFI promet une nouvelle motion de censure immédiate, le PS déclare rester dans l'opposition, le RN affirme qu'il n'y aura « pas de censure a priori », et Bruno Retailleau (LR) réclame des « garanties » pour rester au gouvernement. L'Assemblée, éclatée en 11 groupes, ne sait faire qu'une chose : dresser des lignes rouges, déplore l'Opinion« Ainsi le pays verse-t-il dans la banalisation du chaos, l'irresponsabilité devient la règle, la médiocrité, la norme, l'aveuglement, le standard ». Vendredi, en cadeau de bienvenue, l’agence Moody’s a dégradé la note de la France...

Bayrou dit vouloir « trouver un chemin qui réunisse les gens au lieu de les diviser », promet un « gouvernement resserré » et reconnait devoir affronter « un Himalaya de difficultés »(Tribune du Dimanche). C’est rien de le dire…

 

   Aux États-Unis, l'élection de Trump accompagne « le crépuscule du wokisme », et va en signer la fin, prédit Le Figaro, pour qui « la grande fièvre est retombée ». Tout un vocabulaire disparait : « racisme systémique, discrimination positive, intersectionnalité, genre fluide, espaces de sûreté pour les minorités vulnérables, micro-agressions, toilettes neutres », etc. Le wokisme s'est consumé tout seul, emporté par ses excès. Résultat : « la criminalité en hausse a obligé les municipalités à abandonner les programmes de réduction des budgets de la police ; les procureurs progressistes ont perdu leurs mandats, l’Oregon a renoncé à dépénaliser les drogues dures ».

Quant aux grands discours « moralisateurs », ils se sont traduits par « une vague d'intolérance contre les dissidents » entrainant la démission des professeurs refusant le nouveau dogme. Mais aussi par « une purge de la littérature et du cinéma », et une « révision de l'histoire sous le prisme de l'esclavage ». Puis, après le 7 octobre 2023, « le discours anti-raciste s'est transformé en antisémitisme et en apologie du Hamas ». Mais le retour de bâton est arrivé : les investisseurs se sont retirés, la directrice de Harvard a dû démissionner, les grandes entreprises qui avaient misé sur le wokisme ont perdu des clients et reculé, Trump a été élu. Le slogan "Kamala est pour Eux/Elles ; le président Trump est pour vous » (vous, tous les Américains), a été l’un des leitmotivs de sa campagne.

Cependant, les idées wokes se sont institutionnalisées, notamment dans les pratiques d'embauche, et les dégâts sont profonds, estiment les conseillers du nouveau Président. Ils appellent à une « contre-révolution » et à « purger institutions et universités » (Le Figaro).

 

   En Bref : Savez-vous qu'il ne reste que 3 personnes juives en Syrie ? Tous ont été chassés ou éliminés (France 24) - La cinémathèque française a renoncé à projeter Le dernier Tango à Paris. Sur X, Sandrine Rousseau (Verts) avait critiqué « un choix de programmation délirant qui promeut la culture du viol » (Huff Post) - Israël ferme son ambassade à Dublin, accusant l'Irlande « d'actions et de rhétorique anti-israélienne ». The Irish Times rappelle que « l'Irlande catholique » a toujours eu un net penchant pour l'antisémitisme - La chanteuse iranienne Parastoo Ahmadi a bravé toutes les lois, donnant un concert sur YouTube, sans voile et en robe. En Iran, les femmes n'ont pas le droit de chanter. Arrêtée avec ses 4 musiciens, elle a été relâchée, mais risque l'hôpital psychiatrique - En Corse, le pape a célébré « une laïcité évolutive ». François est-il le mieux placé pour donner des leçons de laïcité ? Les Restos du cœur attirent les critiques en refusant que leurs bénévoles portent le voile, mais « assument cette position, qui n'est pas nouvelle » (La Croix) – « Accusé de plagiat, Gilbert Montagné ne va plus toucher un centime sur son tube On va s'aimer » (Paris-Match) - Donald Trump reconnait que « faire la paix en Ukraine en 24 heures sera plus difficile » qu'il ne le pensait. Sans blague...

Je termine avec deux infos pour les Parisiens bibliophiles : la librairie de livres anciens Benoit Guilbert (137 bd Montparnasse) est obligée de fermer ses portes et brade livres rares, pléiades et trésors de la littérature à -50%. Et d'autre part, la traditionnelle braderie de Noël des Beaux-Arts se tient jusqu'au 20 décembre (13 quai Malaquais).

Le magnifique hommage de Coldplay à la légende, Dick Van Dyke.

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LE MONDE CHANGE, par Stéphanie Mesnier-Angeli

 

 

     Trump a été désigné «Personne de l'année 2024 » par le magazine américain Time. Bon, il est rarissime qu'un président élu ou réélu ne soit pas la «personne de l'année ». C'est arrivé pour Bush, Obama et Clinton. Mais une sorte de "Trumpmania" s'installe aux États-Unis. Hier, l'homme au brushing orange a fait sonner la cloche de l’ouverture de la Bourse à New York, et il a été accueilli comme le veau d'or.

Et pour cause. Depuis son élection, tous les indices américains battent leurs records historiques : 140Mds$ d’achats d’actions ont été enregistrés (du jamais vu en un mois depuis 2000), et la capitalisation boursière des entreprises US représente désormais 60% du total mondial. Un record.

Mais ce n'est pas encore assez pour Trump. Il s'est engagé à ce que « toute personne ou entreprise investissant 1Md$ » aux États-Unis reçoive « les autorisations et permis qu'il lui faut (notamment en matière d'environnement) de manière accélérée ». Vive la simplification administrative ! Et le Président a conclu avec entrain : « Get ready to rock ! »

« L'Amérique est de retour, poussée notamment par la technologie », écrit Le Monde à propos des records enchaînés par Wall Street. « Les économistes évoquent de probables hausses des prix provoqués par les expulsions de migrants et les hausses des droits de douane, mais les marchés s'en fichent. Ils ne voient que des promesses de réduction de l'impôt sur les sociétés, de moins de bureaucratie ou de permis d'investir aux États-Unis ».

 

   C'est le début d'une nouvelle ère. Après avoir transformé X (ex-Twitter, 600M d'utilisateurs dans le monde) en temple de la désinformation, Elon Musk va plus loin en rendant Grok, son Intelligence Artificielle, accessible à tous. Il est désormais possible, en quelques secondes et sans aucune limite éthique, de générer des photos ultra-réalistes de n'importe qui dans n'importe quelle situation. Soumises à des logiciels de détection des "deepfakes", ces photos sont identifiées comme réelles avec une certitude de 33% à 100% selon les plateformes.

« Là où Google, OpenAI et Midjourney ont mis en place des protections éthiques strictes, Grok fait exactement l’inverse. L’entreprise de Elon Musk permet à son IA de créer des images de célébrités dans des situations compromettantes, d’utiliser des personnages protégés par copyright, ou même de générer du contenu potentiellement diffamatoire », écrit Numerama.

Au nom du beau principe de la liberté d'expression, Musk facilite la perversion des esprits et la diffusion massive de contenus «problématiques ».

Nous sommes donc au point annoncé par le visionnaire Yuval Harari (l’auteur de Sapiens) déjà en 2018 : la possibilité offerte à tous de "pirater" le cerveau humain en les nourrissant de fausses infos. Il concluait ainsi un entretien au Monde (19/9/18) : « On est aujourd’hui vulnérable, car on ne réalise pas notre faiblesse. C’est pourquoi il faut commencer par abandonner l’illusion du libre arbitre total : ce qu’on pense et ressent dépend de processus internes de notre corps et de notre cerveau dont on ne sait rien et qu’on ne contrôle pas. Ce qu’on croit être nos sentiments les plus authentiques peut être le résultat de manipulations extérieures. On ne peut se faire confiance. On a eu comme mantra au XXe siècle : « Fais-toi confiance, suis ton cœur. » Mais votre cœur peut être un agent russe ! Ça ne veut pas dire qu’on ne peut faire confiance à personne. Mais nous devons réaliser que nous sommes vulnérables à la manipulation ».

 

   En France, La Haute autorité de santé (HAS) veut un « accès gratuit à la transition de genre pour tous, à partir de 16 ans ». C'est ce qu'elle défend dans un rapport que s'est procuré Le Figaro. Il s'agit de mettre en place une sorte de « service public de la transition de genre » à travers un parcours de soins (hormones, chirurgie) pris en charge par la Sécurité sociale et sans évaluation psychologique préalable, y compris pour les mineurs dès 16 ans. La HAS demande notamment « d’élargir la primoprescription des hormones à tous les médecins et pas seulement aux endocrinologues", ou encore de « former plus de chirurgiens à la féminisation ou masculinisation des visages ».

S’agissant des mineurs, la Haute autorité recommande « de mettre en place une médiation avec les parents pour les pousser à accepter les décisions de leur enfant » . Si les parents persistent à refuser la demande de leur rejeton, la HAS préconise « un signalement pouvant aller jusqu’à une délégation partielle d’autorité parentale, voire une déchéance de l’autorité parentale ou une émancipation ».

Détail troublant, la HAS refuse de rendre publique la composition de sa commission (Le Figaro).

 

   En Bref : Aurons-nous un Premier ministre dans la journée ? Le spectacle est déjà pénible, qu'on nous épargne les détails, du genre « Macron a pris deux fois des céréales au petit déj »« sa cravate est bleue » « Il a regardé par la fenêtre »« une voiture vient de franchir le seuil de l'Élysée »... Pitié ! - L'Australie crée une escouade spéciale d'officiers pour lutter contre l'antisémitisme. Les incendies des synagogues sont déclarés « actes de terrorisme » - L'Arabie saoudite, qui organisera le Mondial de foot 2034, suspendra-t-elle ses exécutions durant les festivités ? - J-2 avant la visite du pape en Corse, où il devrait s'exprimer sur « bien des sujets" (j'attends qu'il s'exprime sur l'aménagement de l'avenue Noël Franchini). Qui paiera la facture ? « Le trajet en avion du pape est à la charge du Vatican, la sécurité dans la ville incombe à l'État français, l'organisation de la journée sera financée par le diocèse d'Ajaccio et ses fidèles » (TF1) - La raclette « séduit toujours plus de Français". Peut-être parce qu'il fait froid ? - Bic s'attaque au marché des brosses à cheveux. Ça décoiffe... (je fais ce que je peux) - Martial Solal, célèbre pianiste de jazz et « roi de l'impro » est décédé à l'âge de 97 ans. La bande originale du film À bout de souffle, entre d'innombrables autres merveilles, c'est lui.

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