DOI:http://dx.doi.org/10.1787/9789264252592-fr
Ce rapport est le troisième examen environnemental de la France. Il évalue ses progrès en matière de développement durable et de croissance verte, avec un accent particulier sur la transition énergétique et la biodiversité.
PROSPECTIVES : HORIZON 2020
Il y a 15 ans, en décembre 2000, naissait le Magazine de la Communication de crise, devenu le Magazine de la communication de crise et sensible en 2005 lorsque l’Observatoire International des Crises (OIC) officialisait l’invention de la communication sensible, travail de recherche initié en 2000 sur des bases que Thierry Libaert (membre du CS et du conseil du PRé) posait déjà en 1992 dans son livre « La communication verte ».
Les auteurs semblent s’accorder sur plusieurs points : la complexité et la porosité croissante des systèmes, l’accélération de l’information, la nécessité de changer de modèles de gestion de crise pour faire face à l’inconnu, plus décentralisé, plus imaginatif, plus inspiré et plus intégré qui devront se défaire du modèle de l’urgence ou de l’ordre militaire face à des crises composites, ingénieuses, imaginatives qui s’écrivent dans des récits fragmentaires qui s’entrelacent et se moquent des stratégies de communication simplistes.
Les personnes en situation de handicap ont trois fois moins d’opportunité d’occuper un emploi et deux fois plus de risque de connaitre le chômage. Seul 43% des personnes reconnues en situation de handicap sont actives. 35% sont en emploi. Le taux de chômage des personnes handicapées est deux fois supérieur à celui de la population générale. Les personnes en situation de handicap sont moins qualifiées, moins formées et plus âgées que la population générale. Le nombre de personnes en situation de handicap qui travaille augmente, aujourd’hui près d’un million de personnes handicapées travaillent, dont 80% en milieu ordinaire de travail. Quand elles travaillent, les personnes en situation de handicap occupent plus souvent un emploi peu ou pas qualifié, plus souvent que d’autres à temps partiel ou en situation de sous-emploi. Le handicap est la 2ème de cause de discrimination recensée par le Défenseur des droits et ce principalement dans l’emploi. Les personnes en situation de handicap ont des qualités, des capacités et des compétences qui doivent pouvoir s’exprimer sur le marché du travail.
REFORME DECENTRALISATION
Les députés ne veulent pas d’une nouvelle usine à gaz
Publié le 30/05/2018 • Par Jean-Baptiste Forray
La Gazette.fr
Dans leur rapport présenté le 30 mai 2018, Jean-François Cesarini (LREM), Arnaud Viala (LR) et Guillaume Vuilletet (LREM) souhaitent promouvoir les espaces de projet et la responsabilité territoriale des entreprises, au détriment d’un nouveau grand soir de la carte administrative.
La doctrine territoriale de l’Assemblée de l’après-cumul se précise. Après la naissance fin 2017 de la délégation aux collectivités, la mission sur une nouvelle étape de la décentralisation a rendu ses conclusions le 30 mai 2018. Au programme, pas de nouveau chamboule-tout, mais la prime aux territoires de projet.
L’instance pilotée par un trio composé de Jean-François Cesarini (LREM, Vaucluse), Arnaud Viala (LR, Aveyron) et Guillaume Vuilletet (LREM, Val-d’Oise) veut ainsi instaurer des pôles territoriaux en lieu et place des pôles d’équilibre territorial et rural et des pôles métropolitains. Des structures souples qui accorderaient toute leur place aux entreprises.
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La prime à l’expérimentation
Dans une veine très nouveau monde, le rapport envisage aussi le lancement de « projet angels » sur le modèle des business angels qui se déplaceraient pour soutenir les projets.
C’est définitivement dans l’expérimentation que se trouve, selon les députés, le salut des territoires. Aussi, Jean-François Cesarini, Arnaud Viala et Guillaume Vuilletet espèrent beaucoup du droit à la différence locale qu’Emmanuel Macron veut introduire à l’article 72 de la Constitution. Une réforme girondine qu’ils ne souhaitent pas réserver aux seules collectivités. Les fameux territoires de projet doivent aussi en bénéficier, peut-on lire dans leurs conclusions.
Autre piste de ce rapport parfois un tantinet impressionniste : un engagement territorial des entreprises qui complèterait leur responsabilité sociale et environnementale.
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Vers la fin des grands appels à projets nationaux ?
De manière générale, ce rapport veut libérer les initiatives des collectivités dans une logique ascendante. Cela passe par la dévitalisation des grands appels à projets nationaux définis depuis Paris, qui sont la règle depuis une quinzaine d’années en matière d’aménagement du territoire. Les députés se gardent néanmoins de définir une marche à suivre très précise.
Ils espèrent, en tout cas, beaucoup de la future Agence nationale de la cohésion des territoires. Cette structure devra s’affirmer comme le guichet de l’Etat pour l’ingénierie locale, écrivent en substance les députés. Une manière de lutter contre les fractures territoriales. « Les métropoles ne ruissellent pas, juge Jean-François Cesarini. On est simplement passé d’une capitale nationale à des capitales régionales qui captent 80 % de l’emploi privé et l’essentiel des investissements. »
Son collègue Guillaume Vuilletet ne se montre pas pour autant conquis par le 1 % métropoles, ponction sur les grands groupements urbains au bénéfice de la France péri-urbaine et rurale. Une pierre dans le jardin du secrétaire d’Etat à l’Action et aux Comptes Publics, Olivier Dussopt qui prônait cette solution quand il présidait l’Association des petites villes de France.
Environmental Law Institute; Mar-Apr. 2018 Issue
AVIS du Comité économique et social européen
Proposition de règlement du Conseil sur le programme de recherche et de formation de la Communauté européenne de l’énergie atomique (2019-2020) complétant
le programme-cadre
pour la recherche et l’innovation «Horizon 2020»
[COM(2017) 698 final – 2017/312 (NLE)]
Rapporteur: Jacques LEMERCIER
Consultation |
Commission européenne, 18/01/2018
|
Base juridique |
article 106 bis du Traité Euratom et article 304 TFUE |
|
|
Compétence |
Section spécialisée «Marché unique, production et consommation» |
Adoption en section spécialisée |
09/03/2018 |
Adoption en session plénière |
14/03/2018 |
Session plénière no |
533 |
Résultat du vote |
178/0/7 |
Bruxelles, le 14 mars 2018
Georges DASSIS
Président du Comité économique et social européen
demaintouscretins.com
Un documentaire de 56 minutes écrit et réalisé par Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade
Au générique duquel figure notre amie Marie Beuzard, membre du collège fondateurs du PRé, journaliste scientifique, chargée de programme TV à ARTE.
A voir et revoir revoir sur LCP, ainsi que le débat qui a suivit... Sujet qui reste on ne peut plus d'actualité !
Coproduction Yuzu Productions, CNRS, Arte France. 2017
avec la participation de LCP - Assemblée Nationale
Diffusion sur ARTE : le 11 novembre 2017 à 22h30
ABÉCÉDAIRE DE LA CONTEMPORANÉITÉ
octobre 2017 • 128 pages
Christiane Legris-Desportes, Ferenc Fodor
Dynamiques contemporaines
SOCIOLOGIE
Humanimalité, egocratie, nomophobie, quels drôles de mots ! Ah, par contre, transparence, crise et confiance, ça, on connaît, on en entend parler tous les jours ! Et l'ubérisation, une civic tech, c'est quoi exactement ? L'écolangage, c'est parler de changement climatique et de développement durable ?
Contributeurs: Catherine Bitoun, Sophie Bonnaud Le Roux, Valérie Brunetière, Sylvie Camet, Andrea Catellani, Patrick Couton Wyporek, Zsuzsa Ferge, Ferenc Fodor, Julien Gerval, Jérôme Guibourgé, Christiane Legris-Desportes, Thierry Libaert *, Julien Longhi et Laurence Petit Dessaint
*Thierry Libaert est membre du conseil scientifique du PRé
L’ AGRONOMIE GRANDEUR NATURE
Le Centre d’études biologiques de Chizé*mène des travaux en plein champ à l’échelle du paysage sur les interactions entre environnement et production agricole. Parmi ses conclusions : on peut augmenter le rendement des céréales avec moitié moins de pesticides et d’azote
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 27.06.2016
Par Stéphane Foucart (Chizé, envoyé spécial)
Ils étaient près de quatre-vingts à avoir fait le déplacement. Quatre-vingts agriculteurs – céréaliers, éleveurs, apiculteurs – rassemblés, samedi 18 juin, au Centre d’études biologiques de Chizé (CEBC, CNRS-université de La Rochelle), dans les Deux-Sèvres.
Ils étaient venus assister à la restitution annuelle des résultats du laboratoire. Silence attentif dans la salle de conférences de l’unité de recherche, installée au cœur de la forêt de Chizé. Ecoute attentive mais aussi étonnée, car Vincent Bretagnolle (CNRS) présente cette année un résultat stupéfiant.
Le rendement économique des céréaliers peut être substantiellement augmenté – jusqu’à 200 euros par hectare de blé ! – en divisant par deux la quantité d’herbicides et d’engrais azotés épandus. La première question qui vient à l’esprit est : en les remplaçant par quoi ? « En les remplaçant par rien du tout », répond le chercheur.
Si les agriculteurs se déplacent chaque année aussi nombreux pour assister à la grand-messe du Centre d’études biologiques de Chizé, c’est aussi qu’ils sont, en quelque sorte, coauteurs des résultats présentés. Sans eux, rien ou presque ne serait possible.
« La zone atelier Plaine et Val de Sèvre sur laquelle nous travaillons fait 450 kilomètres carrés, et recouvre plus de 400 exploitations agricoles, plus de 15 000 parcelles, explique Vincent Bretagnolle, le directeur de la zone atelier. Nous pouvons ainsi faire de l’expérimentation à l’échelle d’un territoire, “manipuler” les paysages pour explorer les relations entre la biodiversité et les activités agricoles, mais nous ne pouvons le faire qu’avec le concours des agriculteurs. »
Les mauvaises herbes aussi aiment l’azote
Cette participation à la recherche est enthousiaste et désintéressée. A chaque fois que les exploitants sont sollicités et qu’un surcroît de travail leur est demandé pour apporter leur concours à une expérience, un dédommagement financier leur est proposé. Mais dans l’écrasante majorité des cas, ils le déclinent.
La zone atelier est un vaste damier sur lequel les chercheurs déplacent ainsi des pions : installer une prairie ici, retarder la fauche de la luzerne là, épandre plus d’azote ici et moins d’herbicides ailleurs… Et voir comment environnement et production agricole coréagissent.
Le bric-à-brac du laboratoire, ce sont des sachets de thé enterrés, puis déterrés et pesés pour mesurer la capacité des sols à dégrader la matière organique, des bocaux d’échantillons de retour du terrain, des pièges à insectes bricolés à partir de fond de bouteilles plastiques.
L’expérience phare présentée cette année, testant l’efficacité des herbicides et engrais azotés, est partie d’une idée simple. « Dans un champ de blé, l’agriculteur a deux outils de pilotage principaux : les herbicides et l’azote. Il met de l’azote pour avoir plus de blé et des herbicides pour avoir moins d’adventices [mauvaises herbes] », raconte le chercheur.
« Mais lorsqu’il met de l’azote, ajoute-t-il, les adventices l’utilisent aussi. Notre idée a donc été de chercher à étudier la compétition qu’il pouvait y avoir entre le blé et les adventices. »
Dans une première étude, menée en 2007, 150 parcelles de trente exploitations de la zone atelier ont été enrôlées. L’échantillon balaie tout le spectre des pratiques, depuis les plus gros utilisateurs d’herbicides et d’azote jusqu’à des agriculteurs bio n’utilisant ni l’un ni l’autre. Une première analyse corrélative, à paraître dans une revue internationale, suggère qu’une réduction des herbicides ne semble pas avoir d’impact important sur les rendements.
Pour achever la démonstration, les chercheurs sont allés plus loin : ils ont demandé aux agriculteurs de diviser leurs parcelles en huit sous-parcelles et de faire varier les paramètres : présence ou absence de culture, quantités variables d’azote et d’herbicides utilisés, etc.
Les résultats de ces travaux, en cours de finalisation, suggèrent qu’une réduction couplée d’azote et d’herbicides ne conduit à aucune baisse de rendement. Et l’intégration de ces données dans des modèles économiques montre des gains économiques importants.
« Ce que l’on montre, grosso modo, c’est que les herbicides font baisser la diversité d’adventices en détruisant bien plus les espèces rares que les espèces les plus communes qui portent, elles, préjudice aux cultures », explique Vincent Bretagnolle.
Pour la première fois en plein champ
Reste une question : pourquoi, si ces résultats sont valides, les agriculteurs persistent-ils à utiliser autant d’intrants ? « En station, dans des conditions ultracontrôlées, les instituts techniques trouvent des résultats à l’opposé, constate en effet le chercheur. Mais ces conditions ne sont jamais remplies en plein champ, en conditions réelles. C’est tout l’intérêt de travailler comme nous le faisons, à l’échelle du paysage, en tenant compte de toutes les diversités de comportements des agriculteurs, des différents environnements, etc. »
Aussi incroyable que cela paraisse, de tels essais, grandeur nature, « n’avaient auparavant jamais été menés en plein champ », précise Vincent Bretagnolle.
En milieu contrôlé, les problèmes sont considérés et traités un par un, indépendamment les uns des autres. « Or les systèmes écologiques sont des systèmes complexes. Si on prend l’exemple très simple d’une proie et de son prédateur étudiés en système clos, le résultat de toute expérience ou de toute modélisation est très simple : l’un puis l’autre disparaissent, illustre le chercheur. Mais dès lors que ce système confiné est connecté à un autre système, la proie et le prédateur persistent. Et plus on connecte les milieux, plus l’espace est continu, plus les résultats divergent de ce que l’on trouve dans un environnement clos et simplifié à l’excès. » Dans la vie réelle, la complexité de l’écosystème s’impose.
Plus de pollinisateurs, plus d’oléagineux
La destruction – pour une grande part inutile – des adventices a-t-elle un effet direct sur d’autres compartiments de l’écosystème ? A l’évidence. « Entre la floraison du colza et celle du tournesol, les abeilles et les pollinisateurs en général sont confrontés à une forme de disette, explique Clovis Toullet, chercheur associé au dispositif Ecobee, mis en place par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et hébergé par la zone atelier. Au cours de cette période, ce sont précisément les adventices qui permettent de nourrir les abeilles. »
Les cinquante ruches du dispositif sont placées aléatoirement dans la zone atelier et servent d’observatoire de la qualité de l’environnement : les principaux paramètres de chaque colonie sont régulièrement mesurés – mortalité et démographie, taille du couvain, production de miel, présence de pathogènes naturels, type de pollen rapporté. Ainsi, il a été possible de montrer que c’est une adventice (par ailleurs élégante), le coquelicot, qui fournit à certaines périodes de l’année jusqu’à 60 % de leur pitance aux ruches.
Eradiquer trop d’adventices, c’est donc affaiblir les colonies d’abeilles et les pollinisateurs sauvages. C’est, en conséquence, prendre le risque de faire chuter les rendements des cultures de tournesol et de colza avoisinantes. C’est un des autres grands résultats obtenus à Chizé.
Mais l’expérimentation est délicate : il est impossible de manipuler finement la quantité d’abeilles ou de pollinisateurs – on en dénombre près de 250 espèces sur la zone atelier – qui fréquentent un champ d’oléagineux.
Les chercheurs ont donc procédé autrement. Sans se laisser intimider par l’ampleur de ce travail de fourmi, ils ont arpenté des champs de colza et de tournesol, et ont « ensaché », à la main, les fleurs de certaines parcelles avec des tulles aux mailles de tailles diverses. Certaines laissent passer les plus petits pollinisateurs, mais arrêtent les plus gros comme les abeilles ou les bourdons. D’autres interdisent l’accès des fleurs à tous les insectes, ne laissant que le vent faire le travail de pollinisation.
Résultat : confirmant des travaux précédents, publiés par d’autres équipes, les chercheurs du CEBC montrent que l’augmentation de l’abondance de pollinisateurs peut augmenter les rendements du tournesol de 20 % environ. « Sur le colza, ajoute M. Bretagnolle, augmenter d’un facteur dix l’abondance de pollinisateurs peut faire grimper le rendement de 34 %, ce qui est considérable. »
Réputés se contenter du vent pour leur pollinisation, les oléagineux bénéficient donc grandement des services rendus par les abeilles, bourdons et autres papillons. Contrairement à une idée très ancrée, maraîchage et arboriculture ne sont pas les seuls à tirer parti de la pollinisation : certaines grandes cultures lui sont redevables également.
Le bio bénéficie-t-il au conventionnel ?
D’où les bénéfices rendus par les zones ou les systèmes agricoles qui permettent aux pollinisateurs de s’alimenter et de survivre. Et en particulier les prairies où la diversité florale est importante, ou encore les parcelles conduites en agriculture biologique. Mais là encore, la recherche à l’échelle du paysage complique tout.
Les travaux menés sur la zone atelier ont ainsi montré que la diversité florale d’une parcelle dépend autant du mode d’agriculture pratiqué dans la parcelle elle-même que des modes d’agriculture adjacents. « Typiquement, on trouve en moyenne une diversité d’espèces florales deux fois supérieure sur les parcelles conduites en agriculture biologique, par rapport à ce que l’on trouve dans celles conduites en conventionnel, dit ainsi Sabrina Gaba, chercheuse au Laboratoire agroécologie de l’INRA, à Dijon, et qui travaille sur la zone atelier. Mais nous avons montré que les effets du paysage comptent énormément : la diversité est augmentée dans les paysages riches en parcelles bio et cette plus grande richesse est essentiellement le fait de la présence d’espèces rares, donc sans impact attendu sur la production agricole. »
Feuille de graines, placée dans une parcelle et relevée quelques jours après, le delta des graines manquante permet d'évaluer la présence de prédateurs.
Forts de ce constat, les chercheurs vont tester une hypothèse : l’existence d’externalités positives de l’agriculture biologique – c’est-à-dire de bénéfices collatéraux dont profiteraient les parcelles conventionnelles adjacentes.
L’hypothèse est plutôt à contre-courant des idées dominantes, qui considèrent que les champs bio, moins traités, sont des réservoirs à ravageurs et à pathogènes et qu’ils portent plutôt préjudice à leur entourage.
« Nous allons tester cela sur la zone atelier, en cherchant à savoir si l’agriculture biologique a, au contraire, un effet bénéfique sur les autres parcelles en servant de refuge à des pollinisateurs ou à des organismes auxiliaires, par exemple susceptibles de faire du biocontrôle [c’est-à-dire de la prédation des ravageurs] », explique Sabrina Gaba.
Soixante carrés de 1 kilomètre de côté ont été sélectionnés dans la zone atelier. Dans chaque carré, une proportion variable de surfaces conduites en agriculture biologique, de 0 % à 80 %, et trois parcelles-cibles à étudier : l’une en blé bio, une autre en blé conventionnel et une dernière en colza ou tournesol conventionnel.
Les résultats escomptés permettront de déterminer si l’agriculture bio a un effet bénéfique sur les parcelles adjacentes et, peut-être, d’estimer le bénéfice économique qu’en ont tiré – sans le savoir – les agriculteurs conventionnels.
Rémanence de certains pesticides
Pour cela, il faut aussi écarter tous les facteurs possibles de confusion. Et connaître finement toutes les pratiques des agriculteurs de la zone. Etre capable de savoir quels types d’intrants ont été utilisés, quand et en quelles quantités.
C’est un gigantesque travail de porte-à-porte et d’indexation. Tout l’historique des 15 000 parcelles de la zone atelier est dûment enregistré depuis la création de la zone atelier, voilà vingt-deux ans. L’effort pourrait sembler disproportionné en regard du bénéfice scientifique attendu : à quoi bon savoir ce qui s’est passé quelques années plus tôt sur une parcelle ?
Mais l’information ne permet pas seulement de suivre sur le long terme l’impact environnemental ou agronomique de la rotation des cultures. Il devient utile pour évaluer la rémanence de certains pesticides.
En 2013 et 2014, les chercheurs du CEBC ont mené une expérimentation sur du colza traité au thiaméthoxame (un néonicotinoïde). L’un des préalables à l’étude était de contrôler les quantités de substances retrouvées dans le pollen et le nectar des plantes traitées
« Or nous avons eu la surprise de découvrir également de l’imidaclopride, un autre néonicotinoïde auparavant utilisé sur le blé, dit Fabrice Allier, ingénieur à l’Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation et associé au centre de Chizé. Parfois, on voit que du blé Gaucho [nom commercial du blé dont les semences ont été enrobées d’imidaclopride] a été planté il y a plusieurs années, mais que des résidus d’imidaclopride persistent dans le nectar et le pollen du colza planté aujourd’hui sur les mêmes parcelles. »
Effondrement massif des insectes
La découverte, publiée à l’automne 2015 dans la revue Proceedings of the Royal Society B, est d’autant plus surprenante que les taux d’imidaclopride retrouvés dans ces plantes mellifères, très attractives pour les abeilles, excèdent parfois les taux de thiaméthoxame détectés – molécule avec laquelle elles ont pourtant été traitées !
Les mécanismes de rémanence, de remobilisation et de transport de ces substances dans l’environnement sont encore peu connus. Un manque de connaissance fort dommageable, les néonicotinoïdes étant suspectés de produire des effets délétères de grande ampleur sur l’ensemble de la biodiversité – le cas de l’abeille domestique étant le plus médiatisé.
Sachets de thé ayant passé entre un et deux mois à 7 cm sous le sol afin de mesurer la capacité du sol à dégrader la matière organique, ils sont pesés avant et après l'expérience.
Malgré la forte implantation d’agriculteurs bio – près du double du niveau national – et malgré les dispositifs de maintien de la biodiversité rendus possibles par son classement Natura 2000, d’importants dégâts se font sentir dans la zone atelier.
Ils sont en accélération, et Vincent Bretagnolle suspecte l’impact des « néonics ». « Les derniers chiffres qui ont été publiés et qui montrent une augmentation récente de leur utilisation d’environ 30 % correspondent bien à ce que l’on voit dans la zone atelier, s’alarme le chercheur. Depuis 2012-2013, on assiste à un effondrement massif des insectes. Les populations de carabes, un petit scarabée qui est ici l’espèce la plus commune et qui remplit d’importantes fonctions écosystémiques, ont chuté de 90 % en vingt ans. Cette tendance, on peut l’observer sur un grand nombre de taxons [catégories d’êtres vivants] : pour l’alouette des champs, pour le campagnol, on est sur un rythme comparable d’effondrement. C’est très inquiétant. »
Le plus déprimant, pour les chercheurs, n’est pourtant peut-être pas tant de documenter le désastre que de produire des connaissances dont les décideurs semblent n’avoir que faire…
Un observatoire de la biodiversité et de l’agriculture
La zone atelier Plaine et Val de Sèvre appartient au réseau national des zones ateliers piloté par le CNRS. C’est une plaine céréalière au sud de Niort qui, pour moitié de sa superficie, bénéficie aussi du statut de zone Natura 2000, désignée pour la biodiversité remarquable des espèces d’oiseaux. Elle est étudiée depuis 1994. Elle associe quinze unités de recherche (INRA, universités), mais aussi des instituts techniques comme l’Institut technique de l’apiculture et de la pollinisation, et des agriculteurs. L’objectif de cet observatoire à long terme des pratiques agricoles et de la biodiversité est de produire et de diffuser des connaissances en agroécologie.
*(Chizé est situé près de Niort, dans les Deux-Sèvres, 79)
Communiqué de presse Greenpeace - septembre 22, 2015
En 15 ans, la part des renouvelables dans la génération d’électricité pourrait tripler de 21% à 64% - environ les deux tiers de la production mondiale d’électricité pourraient venir des renouvelables. Même avec le développement rapide de pays comme le Brésil, la Chine ou l’Inde, les émissions de CO2 pourraient baisser de 30 gigatonnes à 20 gigatonnes dès 2030. [1]
Le scénario de la [R]évolution Energétique 2015 prévoit aussi que plus d’emplois seront créés dans le secteur de l’énergie, l’industrie solaire seule pouvant employer 9.7 millions de personnes d’ici 2030, soit 10 fois plus qu’aujourd’hui et autant que l’industrie du charbon. Dans le secteur de l’éolien, le nombre d’emplois pourrait augmenter à 7.8 millions sur la même période.
Selon l’auteur principal du rapport, Sven Teske de Greenpeace :
“Les industries solaire et éolienne sont arrivées à maturité et sont compétitives avec le charbon en termes de coût. Il est très probable qu'elles dépasseront l'industrie du charbon en termes d'emplois et de fourniture d'énergie dans la décennie à venir.
Il en va de la responsabilité des industriels de l’énergie fossile de se préparer à ces changements du marché du travail et d’agir en conséquence. Les gouvernements doivent gérer le démantèlement de l’industrie des énergies fossiles, un secteur qui devient de plus en plus obsolète.”
Chaque dollar investi dans un nouveau projet d’énergie fossile est très risqué en capital et a de grandes chances de finir en investissement bloqué.”
Pour Kumi Naidoo, Directeur Exécutif de Greenpeace International, “Nous ne pouvons plus laisser le lobbying des énergies fossiles barrer le chemin des énergies renouvelables.
J’invite tous ceux qui disent que c’est impossible à lire ce rapport; et à réaliser que non seulement c’est possible, mais aussi que la mise en oeuvre se fera au bénéfice de tous.”
La conférence de Paris, dans moins de six mois, offre aux leaders politiques une opportunité de prendre les mesures nécessaires pour combattre le changement climatique en accélérant la transformation du secteur de l’énergie vers 100% de renouvelables en 2050.
Kumi Naidoo conclut “Selon le scénario de Greenpeace, l’accord de Paris sur le climat doit donner une vision à long terme pour éliminer le charbon, le pétrole, le gaz et l’énergie nucléaire d’ici au milieu du siècle, pour atteindre l’objectif de 100 % de renouvelables, avec une énergie accessible à tous.”
[1] Lire le résumé exécutif du rapport.
Lire le rapport complet (en anglais).
FIN
Contacts:
Tina Loeffelbein - Political Communications Lead
Greenpeace Germany
Tina.loeffelbein@greenpeace.org
+49 151 167 209 15
Sven Teske - Senior Advisor
Greenpeace International
Sven.teske@greenpeace.org
+49 - 171-87 87 552